Caporal Murat YAGCI
Unité : 1er RPIMa
Mort en service le 31 août 2004
La brigade La Fayette est créée le 1er novembre 2009 dans le cadre de la réorganisation du dispositif militaire français en Afghanistan.
Elle rassemble la majeure partie des unités de combat engagées au sein de la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS ou ISAF).
Agissant au sein de l'ISAF, elle est placée sous commandement du Regional Command East (commandement régional Est, RC East) et est appelée Task Force La Fayette (TFLF)
pour conserver les appelations des unités américaines. Son état-major est implanté sur la base opérationnelle avancée de Nijrab et elle a pour zone de responsabilité
le district de Surobi et la province de Kapisa.
La TFLF est composée de deux groupements tactiques interarmes (GTIA Surobi et GTIA Kapisa), également appelés Battle Group, et d'un bataillon d'hélicoptères, le BG Mousquetaire.
Elle dispose en outre d'éléments organiques qui lui procurent les appuis nécessaires ou des capacités particulières.
De novembre 2009 à novembre 2012, six TFLF se sont succédé.
Les GTIA qui composent la Task Force La Fayette sont déployés au nord, dans la province de Kapisa, et au sud, dans le district de Surobi. Chaque GTIA se compose d'une ossature provenant d'un des régiments d'infanterie de l'armée de terre (2 à 3 compagnies de combat) renforcée d'unités d'autres armes (cavalerie, génie, artillerie) et de spécialités (cynotechnie, actions civilo-militaire, opérations d'influence...) permettant de conjuguer les effets et de fournir aux unités de mêlée tous les appuis nécessaires.
En plus de ses deux GTIA à dominante infanterie, la TFLF dispose d'un bataillon d'hélicoptères basé sur Kaboul et d'éléments organiques de Task Force. La TFLF peut également s'appuyer sur un bataillon logistique agissant à partir de Kaboul, sur des unités de l'armée de l'air, de la marine et sur des équipes de mentorat, issues de l'armée de terre et de la gendarmerie.
2 septembre : arrivée des hélicoptères Cougar.
27 septembre-30 octobre : redéploiement du Détachement d’avions de combat de Douchanbé à Kandahar (3 Mirage 2000-D, 3 Mirage F1 CR, 180 personnels militaires).
2 novembre : visite du général Georgelin, chef d’état-major des armées (CEMA).
22 décembre : visite du président de la République Nicolas Sarkozy.
18 janvier : quatre OMLT françaises sont opérationnelles au sein de l’armée nationale afghane (ANA).
26 avril : renfort d’hélicoptères. En plus des deux EC725 Caracal, un hélicoptère Gazelle équipé du système de vision Viviane et un Caracal viennent compléter les moyens.
3 juin : au Détachement d’avions de chasse de Kandahar a lieu la relève des trois Rafale de l’armée de l’Air par trois Super Étendard modernisés de la Marine nationale (Flottille 17F).
10 juillet : montée en puissance du Groupement tactique interarmes (GTIA) Kapisa. Quatre cents militaires français du GTIA Kapisa arrivent à Kaboul et rejoignent progressivement Bagram. Les premiers militaires arrivés commencent leur acclimatement et se familiarisent avec les procédures et les techniques en vigueur au Regional Command-Est (RC-E). Ils rejoindront leurs bases en Kapisa lorsque les travaux d’infrastructure seront achevés. Fin août, 700 militaires français seront déployés avec leurs matériels dans le RC-Est. Ils effectueront principalement des missions de contrôle de zone aux côtés de l’armée nationale afghane.
Le GTIA Kapisa est principalement armé par le 8e RPIMa. Il dispose également d’engins blindés du 1er REC, d’une composante génie du 17e RGP et d’une composante appui-feu du 35e RAP.
Cette évolution du dispositif militaire français avait été annoncée par le président de la République Nicolas Sarkozy le 3 avril, lors du sommet de l’OTAN à Bucarest. En réponse à une demande des alliés, la France renforce sa présence dans le RC-Est, où opèrent déjà les Operational Mentoring and Liaison Teams (OMLT) françaises. Ce bataillon opèrera sous le commandement de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS).
16 juillet : la capacité opérationnelle initiale (IOC : Initial Operational Capability) du GTIA Kapisa a été prononcée. Ce qui signifie qu’un des deux sous-groupements du GTIA a désormais relevé les soldats américains de la 101e division aéroportée dans la zone de Nijrab. La projection de ce premier échelon du GTIA Kapisa s’est faite par les mers, les airs et la terre. À ce jour, deux cargos ont été affrétés, ainsi qu’une cinquantaine d’avions très gros porteurs Antonov 124 (via le contrat SALIS de l’OTAN) et C5 Galaxy. Cette projection a nécessité la mise en place, en France et en Afghanistan, d’environ 200 logisticiens militaires.
Sur le terrain, des sapeurs du 17e RGP et des 1er et 2e RG ont réalisé les travaux d’aménagement de la FOB (Forward Operating Base) pour répondre aux besoins de ses nouveaux occupants. La montée en puissance du GTIA se poursuit pour atteindre sa pleine capacité opérationnelle en août.
19 juillet : visite d’Hervé Morin, ministre de la Défense.
31 juillet : le déploiement continue en Kapisa. L’ensemble des militaires qui arment le GTIA Kapisa sont arrivés et leur déploiement dans les FOB (bases opérationnelles avancées) de Nijrab et Tagab se poursuit. La Section mobilité et aide au déploiement (SMAD) ainsi que les sapeurs parachutistes du détachement participent aux travaux d’infrastructure afin de répondre aux besoins des militaires du GTIA Kapisa, notamment en matière de sécurité (installation de postes d’observation et de Bastion Walls).
Le GTIA prend progressivement en compte sa zone de responsabilité en menant des patrouilles et des missions de contrôle de zone en coopération avec l’armée nationale afghane. Ces missions sont étendues graduellement aux vallées de Nijrab, d’Afghania et de Tagab. En appui, les équipes médicales présentes lors de ces sorties sont souvent sollicitées par la population pour des soins. Ce soutien permet de tisser des liens de confiance entre les habitants de la région et les militaires français.
5 août : le général français Michel Stollsteiner prend le commandement de la région Capitale de la FIAS.
Au cours d’une cérémonie au camp de Warehouse, à la sortie Est de Kaboul, le général Michel Stollsteiner a reçu des mains du général Mac Kiernan, commandant la FIAS, le fanion symbolisant le commandement de la région Capitale (Regional Command Capital - RC-C), l’une des cinq régions de l’opération menée en Afghanistan par l’OTAN. Près de 4 000 hommes, issus d’une douzaine de pays, assurent la sécurité de la capitale afghane et de ses environs. D’août 2006 à août 2008, les trois plus gros contributeurs, la France, la Turquie et l’Italie en ont successivement assuré le commandement pour une période de huit mois chacun.
Le général Stollsteiner est en place pour une durée d’un an. Ce changement s’inscrit dans le cadre du renforcement annoncé par le président de la République. L’objectif principal de ce nouveau mandat est, à terme, de transférer la pleine responsabilité de la sécurité de la région aux forces afghanes.
9 août : la France prend la responsabilité de la Kapisa en RC-East. Le GTIA Kapisa atteint sa pleine capacité opérationnelle : il est désormais considéré comme pleinement opérationnel par le Commandement régional Est (US) de l’ISAF. Quant aux opérations de relève du dispositif américain pour les FOB de Nijrab et Tagab, elles sont terminées. Depuis le mois de juin, une chaîne logistique dédiée est mise en œuvre pour le déploiement des renforts français du GTIA Kapisa ainsi que dans le cadre de la prise de commandement du Commandement régional Centre et du déploiement d’une OMLT supplémentaire dans le Commandement régional Sud. La projection a nécessité de combiner des moyens de transports maritimes, aériens et terrestres. En deux mois, plus de 1000 militaires et 6 250 tonnes de matériel (dont environ 450 tonnes de véhicules, munitions, moyens de transmission etc.) ont transité de la France vers l’Afghanistan, puis des aéroports afghans vers les camps et les FOB. Environ deux cents militaires logisticiens ont été mis en place à différents points du parcours pour prendre en compte le fret à chaque étape, veiller à son déchargement, son conditionnement et son embarquement.
20 août : Dix morts et vingt-et-un blessés parmi les militaires français au cours de combats dans la vallée d’Uzbeen.
Durant l’après-midi du 18 août, un élément du bataillon français du Commandement régionalCapital (Kaboul) a conduit, avec une unité de l’armée nationale afghane, une mission de reconnaissance dans la région de Surobi, à l’est de la capitale afghane. Ce détachement a été pris à partie par plusieurs dizaines de Talibans. Une QRF (QuickReaction Force - Force de réaction rapide) appuyée par des avions et des hélicoptères de la coalition a rapidement été envoyée sur place. Les combats, intenses, ont duré plusieurs heures et se sont poursuivis tard dans la nuit.
17 septembre : transfert d’autorité au bataillon français avec l’arrivée du colonel Perrin (3eRPIMa).
10 novembre : mise en place des drones tactiques (SDTI).
7 décembre : le colonel Le Nen (27e BCA)prend le commandement de la Task Force Tiger.
24 décembre : visite du chef d’état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin.
10 janvier : mise en place des drones opératifs (SIDM Harfang) à Kandahar.
7 février : transfert d’autorité au bataillon français avec l’arrivée du colonel Chatelus (1er RI).
14 février : premier vol opérationnel du drone Harfang au Détachement d’avions de chasse de Kandahar.
21 avril : au BCS Pamir a lieu la relève du lieutenant-colonel Chapeu (515e RT) par le colonel Lasserre (2e RMAT).
16 mai : au Détachement d’avions de chasse de Kandahar, trois Rafale sont remplacés par trois Mirage F1 CR.
12 mai : premier engagement opérationnel des trois Buffalo et des deux Souvim (systèmes d’ouverture d’itinéraire miné) arrivés sur le théâtre le 4 avril.
15 mai : centième mission de reconnaissance du SDTI depuis Tora.
1er juin : au NCC (contingent national français), arrivée du colonel Demain (REPFRANCE).
15 juin : prise de commandement de la TF Korrigan par le colonel Chanson (3e RIMa).
3 juillet : prise de commandement du Bataillon français par le colonel Durieux (2e REI).
9 juillet : prise de commandement de la TF Mousqueteer1 par le lieutenant-colonel d’Argaignon (5e RHC).
10 juillet : transfert d’autorité du RC-C au général de division Druart.
26 juillet : arrivée de trois hélicoptères Tigre.
15 août : trois CAESAR (système d’artillerie) sont opérationnels.
8 octobre : le Détachement d’hélicoptères devient le Bataillon d’hélicoptères (Bat Hélico) avec l’arrivée de deux Cougar AS532.
12 octobre : prise de commandement du BCS Pamir par le colonel Janvier (4e RMAT).
14 octobre : transfert d’autorité entre l’OMLT 1/201e Corps et Embedded Training Team (US) de la 3/201e Corps.
31 octobre : transfert de commandement du RC-C Kaboul entre la France et la Turquie. Le Batfra RC-C rejoint TORA.
Prise de commandement de la TF Dragon par le colonel Durieux (2e REI).
2 novembre : création de la TFLF1 commandée par le général de division DRUART.
Redéploiement des OMLT françaises en Kapisa et Surobi où elles sont insérées auprès de la 3e brigade du 201e Corps de l’armée nationale afghane (ANA).
19 novembre : opération Avalon, de la Kapisa vers la Surobi.
14 au 16 novembre : la Task Force La Fayette conduit sa première opération majeure en Surobi et Kapisa avec environ 600 soldats. Des unités de l’ANA et leurs OMLT françaises, deux compagnies du GTIA Kapisa et des éléments du GTIA Surobi sont déployés sur le terrain. L’opération vise notamment à reconnaître des emplacements pour installer des postes de police afghans et à réaliser des opérations de contrôle de zone à partir de Tagab, le long l’axe principal, l’axe Vermont. Cet axe va du Nord au Sud de la Kapisa et rejoint plus au Sud la Surobi. Il pourrait faire l’objet d’un chantier de viabilisation.
Le dispositif est scindé en deux. Les deux éléments opèrent à partir de chaque extrémité de la vallée de Tagab pour faire la jonction au village de Sherkhel. Après leur mise en place le 14 novembre, le premier élément part de Tagab et le second de Naghlu, en Surobi. Ils se déploient dans la longueur sur l’axe, avec l’appui des hélicoptères français et américains.
Les unités françaises et afghanes au sol sont prises à partie à plusieurs reprises dans la journée du 15. Le dispositif de la coalition riposte, notamment par des tirs d’artillerie et avec l’appui feu des hélicoptères pour neutraliser les positions de tirs des insurgés.
Les reconnaissances des sites de chantier pour les postes de police sont réalisées et permettront de commencer la planification des travaux en liaison avec la police afghane et les constructeurs civils.
Le 16 au matin, le général Marcel Druart, commandant la TF La Fayette, assiste à une shura à Tagab, en présence d’une trentaine de maleks de la région, de son homologue afghan, le général Zamrai, et de représentants de la police afghane.
Pendant la shura, deux projectiles, roquette et obus, tombent sur le bazar de Tagab, faisant douze morts et une quarantaine de blessés parmi la population civile.
Des tirs de contrebatterie répondent immédiatement à cette attaque à partir de la Fob Tagab et deux hélicoptères Tigre se placent en appui. Un Cougar français dépose une équipe médicale sur place pour procéder au triage et à l’évacuation des blessés. Avec trois hélicoptères américains MEDEVAC, onze blessés, les plus graves, sont évacués vers l’hôpital de la base américaine de Bagram. Un VAB Santé évacue également des blessés vers la Fob Tagab.
23 novembre : la base OTAN de Kandahar, la plus grande au monde, abrite les aviateurs français du Détachement air (DETAIR). Près de 180 militaires de l’armée de l’Air mettent en œuvre trois Mirage 2000 et trois Mirage F1 qui assurent quotidiennement, de jour comme de nuit, deux à trois patrouilles mixtes d’appui et de soutien des troupes au sol.
La disponibilité des avions dépend des services techniques, composés d’une soixantaine d’aviateurs couvrant une dizaine de métiers. Ils forment deux équipes, une pour les Mirage 2000, l’autre pour les Mirage F1.
Au cours des deux derniers mois, les six avions français de Kandahar ont effectué plus de 200 sorties, soit plus 700 heures de vol. Les services techniques ont effectué 140 opérations de maintenance non programmées sur Mirage 2000, en plus des actions de maintenance programmées, soit l’équivalent de 6 940 heures de maintenance sur avion et 8 100 heures de travail en atelier. Pour une heure de vol, il faut environ 10 heures de maintenance.
26 novembre : après trois semaines de travail, un nouvel espace de restauration est installé. La première structure métallo-textile démontable (SMTD) est inaugurée sur la FOB de Nijrab. Ce nouvel espace de restauration permet d’accueillir entre 350 et 400 personnes simultanément. Il s’agit d’un élément de confort indispensable pour les soldats français et américains qui mangeaient jusqu’à présent sous la tente. « C’est plus agréable, avec l’arrivée du froid on va pouvoir manger au chaud », « Les gens sont protégés, ils peuvent rester plus longtemps, c’est plus convivial ». Telles sont les réactions que l’on peut entendre à la sortie de ce nouvel ordinaire.
Les SMTD peuvent être assemblées sur n’importe quel type de surface. En fin de mission, elles sont facilement démontées. Chaque assemblage représente 80 tonnes de matériel, acheminé par voie maritime ou aérienne. La réalisation de ces différents chantiers incombe au 1er régiment du génie qui a déjà monté des SMTD sur d’autres théâtres d’opération.
Le reste de la Task Force La Fayette n’est pas oublié et un deuxième réfectoire sera bientôt installé sur la base de Tagab. À terme, une structure est prévue pour chaque FOB de la Kapisa.
26 novembre : le Bataillon de commandement et de soutien (BCS) effectue son premier convoi logistique entre Kaboul et Nijrab, en vallée de Kapisa, avec le LEMIR (leurre massique mécanique infrarouge). Dix-huit systèmes LEMIR sont déployés sur le théâtre afghan pour les forces françaises, dans le cadre de la Force internationale d’assistance et de sécurité en Afghanistan. Le LEMIR est un moyen de lutte contre les mines ou EEI (engins explosifs improvisés) à pression, à déclenchement filaire ou à source de chaleur. Particulièrement modulable, il est livré sous la forme de kits réglables en longueur comme en largeur pour s’adapter à tous les types de véhicules, de conception française comme étrangère. Il se place à l’avant afin de déclencher à distance ou à pression les EEI, sans conséquence néfaste sur le véhicule et le personnel. Très modulable, le LEMIR ne pose pas de problème de pilotage et s’avère même d’une très grande fluidité pour les conducteurs. Il est utilisé pour tous les convois et missions à risque comportant une partie de terrain non carrossable, donc potentiellement dangereuse. Les kits sont installés sur les VAB (véhicules de l’avant blindé) et les BUFFALO, répartis sur l’ensemble des emprises françaises en Afghanistan. On dénombre trois LEMIR par GTIA au sein de la Task Force La Fayette en Kapisa et en Surobi, trois LEMIR au BCS et six LEMIR au profit des équipes OMLT déployées dans la zone de responsabilité française. Trois sont conservés en réserve.
2 décembre : prise de commandement du Battle Group Black Rock par le colonel Pons (13e BCA).
Cent gendarmes arment les équipes de liaison et de tutorat opérationnel (OMLT).
Au cœur de la vallée d’Uzbeen, une section rejoint son poste d’observation.
Le Combat Out Post (COP) Rocco est une base avancée qui se situe au plus près de la zone de contact. Elle permet à l’ANA et à la TFLF d’étendre de façon durable et significative le développement et la sécurité dans la vallée d’Uzbeen. Pour les villageois des environs, c’est un lieu privilégié d’échanges.
La vie dans un COP s’organise principalement autour des opérations. En soutien de l’armée afghane, la compagnie française réalise des missions de contrôle de zone : patrouilles, reconnaissances, check-points. Appartenant au GTIA Surobi, cette unité participe aux opérations d’envergure menées par celui-ci, toujours en appui des forces de sécurité afghanes. Outre les activités opérationnelles, la vie courante revêt de multiples aspects. Des travaux de terrassement sont en cours sur un terrain jouxtant le camp afin d’agrandir la superficie du COP pour accueillir plus d’effectifs. A l’intérieur, la section génie améliore la traficabilité des allées en mettant une couche de graviers sur de la matière géotextile posée préalablement. Un chantier de durcissement est également en cours : un groupe de légionnaires déploie et remplit des Bastion Walls pour améliorer la protection de la zone de vie. Enfin, l’hiver et les premières neiges s’annonçant, les logements des soldats font aussi l’objet de soins particuliers. Une structure bois incluant plancher, parois murales et toit est en cours d’installation, le tout isolé par de la laine de verre.
Achevé le 14 avril 2009, le COP a mobilisé 800 soldats de la coalition pour son implantation et sa construction, ce qui a nécessité d’importants travaux de terrassement et la mise en place d’une enceinte fortifiée, le tout effectué en huit jours seulement. Une unité afghane a pris pied dans les semaines qui suivirent, rejointe ponctuellement par une section française. Au mois d’août, c’est une compagnie du bataillon français qui a rejoint les soldats afghans.
7 décembre : le GTIA Surobi teste les roquettes CHICOM.
L’équipe opérationnelle de déminage (EOD) de la TFLF effectue une série de tirs de roquettes de type CHICOM, une expérimentation qui a pour objectif de compléter la connaissance des techniques des insurgés en reproduisant leurs procédures artisanales de mise à feu. « Le but pour nous est de savoir comment les insurgés mettent en œuvre ces CHICOM, savoir si c’est compliqué, quels sont les délais de mise en œuvre et surtout quelle est la précision de ces tirs » explique le capitaine D., officier EOD.
Quatre tirs sont donc réalisés selon les procédés actuellement les plus utilisés par les insurgés, par commande filaire, par système radio commandé et par un système de minuterie. L’équipe EOD a confectionné ces quatre systèmes de mise à feu uniquement avec des matériaux locaux: fil conducteur, pile, réveil et bien entendu la roquette CHICOM. Les nouveaux enseignements sont riches et seront partagés avec tous les acteurs de la protection des militaires français en Afghanistan, sur le théâtre et en France. Ils complèteront les bases de données actualisées en permanence sur les moyens et les méthodes des insurgés.
9 décembre : opération Orchard. L’équipe des actions civilo-militaires de la TFLF, en soutien de l’ONG Afrane, organise un don d’arbres fruitiers au profit des habitants de la Kapisa. Au total, 70 000 arbres sont distribués aux agriculteurs des différentes vallées. « Cette initiative va profiter à beaucoup de monde » explique M. Abdul Wassey, représentant agricole de la vallée de Tagab, qui reçoit pour son district 45 000 arbres et pourra ainsi distribuer 50 arbres par agriculteur. M. Bakhtullah, représentant de la vallée d’Alasaï, se réjouit car « d’ici deux à trois ans, mon district sera très arboré ».
« L’érosion grandissante cause régulièrement la destruction des habitations dans le fond des vallées et des dégâts considérables sur les plantations» raconte M. Yves Fevre, responsable de l’ONG AFRANE. Il connaît bien la situation des villageois puisqu’il vit sur le territoire afghan depuis plus de 20 ans.
Ce projet devrait permettre de limiter les phénomènes d’érosion. Il aura un impact économique puisque la production de ces arbres fruitiers apportera, à terme, un revenu régulier aux agriculteurs de la province. Cette journée valorise le travail déjà accompli par l’ONG Afrane et les équipes CIMIC (actions civilo-miltaires) en Kapisa. Il s’agit en effet de la deuxième campagne de distribution.
16 décembre : opération Septentrion. Dans la nuit du 16 au 17, les forces nationales afghanes, composées de commandos et de policiers et appuyées par le bataillon français de Surobi, prennent pied dans la partie nord-est de la vallée d’Uzbeen, dernier sanctuaire insurgé à l’est de Kaboul. Cette action, qui figurait parmi les priorités du commandement militaire de l’ISAF de la région Est, s’inscrit dans le cadre de la stratégie du Mikado, ainsi désignée par le bataillon français en référence au jeu du même nom. Cette stratégie, fondée sur la progressivité, vise à utiliser la force armée, de manière avant tout dissuasive, pour convaincre les insurgés de renoncer par étapes aux actions violentes.
C’est dans l’obscurité totale que tous les moyens humains et matériels nécessaires à cette mission se mettent en place, dans une région dangereuse et difficile d’accès, contrôlée depuis longtemps par les insurgés. Cette opération de grande ampleur mobilise plus de mille hommes : 750 militaires français du bataillon de Surobi de trois compagnies d’infanterie et d’un escadron de reconnaissance, une compagnie d’un Kandak Commando, ainsi qu’une partie des Kandak 1 et 4 de la 3e brigade afghane, ces deux derniers kandaks disposant de leurs OMLT françaises. L’opération a été précédée de plusieurs shura aux termes desquelles les autorités coutumières de la vallée d’Uzbeen ont demandé aux insurgés de déposer les armes, puis ont sollicité l’intervention des forces gouvernementales.
Le 17 au matin, soumis à la double pression des demandes des anciens et d’un rapport de forces défavorable, les insurgés n’opposent pas d’action armée à l’arrivée des forces de la coalition. Seuls des talibans fondamentalistes d’une vallée voisine cherchent à entraver le processus et se heurtent aux commandos afghans placés en couverture. L’opération Septentrion atteint ainsi son but. L’affirmation de la souveraineté de l’État afghan sur une partie de son territoire qui lui était interdite. Pour la symboliser, des drapeaux afghans sont hissés là où ceux des insurgés flottaient auparavant, symbole fort de la volonté de la coalition et de ses amis afghans de repousser et de chasser les insurgés. Les forces de sécurité afghanes devraient rapidement mettre en place leurs propres éléments pour sécuriser la zone et rendre enfin leur vallée aux Afghans. La brigade La Fayette s’engage à soutenir ce processus en menant de nombreuses actions de reconstruction dans la région.
28 décembre : opération La Fayette Bridge. Du dimanche 20 au mercredi 23, les Task Force Dragon et Black Rock mènent une opération dans le sud de la vallée de Tagab pour reconnaître une zone encore peu connue. Au préalable, une shura est organisée en présence du général Druart, commandant la TFLF, du général Zamrai, commandant la 3e brigade du 201e corps de l’ANA, du colonel Durieux, commandant la TF Dragon et du sous-gouverneur de Tagab, M. Akhunzada. Quelques jours après l’opération Septentrion, il s’agit, selon les propos du colonel Durieux, de «suivre le plan d’action du général Druart qui souhaite obtenir peu à peu la liberté de mouvement sur l’axe Vermont qui va de Naghlu à Nijrab. Ainsi, dans ce cadre, il s’agit pour le bataillon de prendre pied dans la partie sud de la vallée de Tagab tout en prenant contact avec la population et en menant un certain nombre de reconnaissances Génie ».
La première phase consiste à reconnaître l’emplacement d’un futur pont reliant la route Vermont, à l’Ouest, à celle de la Provincial Reconstruction Team, à l’Est. Pour ce faire, un détachement de liaison et de reconnaissance du génie est venu de Nijrab afin d’effectuer les mesures nécessaires. Plus précisément, « notre mission consistait à géo référencer le centre de l’axe du futur pont de façon à ce que le groupe travaux de la brigade puisse réaliser l’axe imaginé » souligne le chef de bataillon D.
Comme toutes les actions menées par la TFLF, le contact avec la population est un des points clés de l’opération. Durant ces trois journées passées dans le sud de la vallée de Tagab, de nombreux contacts sont établis. Le major S., responsable d’une équipe CIMIC, nous explique les différentes phases : « Tout d’abord, il s’agissait pour nous de prendre pied dans une nouvelle zone de responsabilité. Pour ce faire, nous rentrons dans les villages, prenons contact avec les responsables locaux et établissons ensemble une première évaluation des besoins de la population. Puis nous voyons à notre niveau ce qu’il est possible de réaliser à leur profit. Concrètement sur cette opération, nous avons étudié la réalisation d’une digue pour redresser un cours d’eau afin de limiter le phénomène d’érosion; ensuite, dans un second village, nous nous sommes entretenus avec la population au sujet de la mise en place d’un poste de police. Enfin, dans un troisième village nous avons réalisé une distribution de couvertures pour l’hiver ». En cette fin d’année, les militaires français continuent d’aider la population en rétablissant la sécurité dans la région Est de l’Afghanistan et en favorisant au maximum la réalisation de projets visant le développement économique de la région.
7 janvier : prise de commandement de la TF Vulcain par le colonel Janvier (4e RMAT).
10 janvier : prise de commandement de la TF Musketeer 2 par le lieutenant-colonel Comier (3e RHC).
11 janvier : durant la matinée, une section de l’ANA et son OMLT française sont prises à partie par des insurgés alors qu’ils conduisent une patrouille à pied dans le village d’Alasay. Un militaire français est tué et un autre gravement blessé. Ce dernier est évacué par hélicoptère vers l’hôpital militaire américain de Bagram.
Près de 300 militaires français, affectés à la mission des OMLT, sont déployés auprès du 201e corps de l’ANA depuis fin août 2006 et auprès du 205e corps depuis l’été 2008. Depuis novembre 2009, les OMLT françaises sont affectées à la 3e brigade du 201e corps de l’ANA et redéployées dans la région de Surobi-Kapisa où opèrent les unités de la 3e brigade. Les forces afghanes ont repris pied dans la vallée d’Alasay depuis le printemps 2009, grâce aux opérations du GTIA français de Kapisa qui ont permis la construction de trois postes de combat dans la vallée. Depuis, l’ANA y est déployée et assure une présence permanente. Les forces afghanes, déployées sur les COP, encadrées par des OMLT françaises et les unités de la brigade La Fayette, conduisent très régulièrement des patrouilles dans la vallée ainsi que des opérations de soutien à la population, notamment à Alasay, principale agglomération de la région.
12 janvier : le militaire français grièvement blessé le lundi 11 lors d’un accrochage en vallée d’Alasay succombe à ses blessures.
13 janvier : prise de commandement de la TF Altor par le colonel Bellot des Minières (2e REP).
En fin de matinée, un convoi logistique de l’armée afghane comprenant une OMLT française est touché par l’explosion d’un IED. Trois militaires français sont blessés. Ils sont immédiatement évacués par hélicoptère vers l’hôpital militaire français de Kaboul. L’un des militaires décède des suites de ses blessures. Les deux autres sont sous traitement à l’hôpital français et leur pronostic vital n’est pas engagé. Le convoi logistique de l’ANA, parti de Pol-E-Charki près de Kaboul, ralliait les bases de Nijrab et Tagab, en passant par Bagram, pour ravitailler les unités de l’ANA déployées sur ces bases. Il comptait une cinquantaine de militaires à bord d’une quinzaine de véhicules.
18 janvier : Hope 3 Reaction, montée en puissance des forces de sécurité afghanes. La 3e brigade de l’ANA mène une opération d’envergure visant à améliorer la liberté de mouvement sur l’axe Vermont, entre les villages de Tagab et Nijrab, au nord de la vallée de Kapisa. « À travers la mission que nous menons aujourd’hui, je veux relayer un message à la population locale; j’aimerais qu’ils supportent d’avantage l’armée nationale afghane, que leurs enfants entrent dans nos rangs pour renforcer notre impact dans la lutte contre les insurgés. Je veux qu’ils comprennent que les forces de la coalition collaborent avec nous pour que nous puissions bientôt assurer nous-même la sécurité de notre pays » déclare le général Zamraï, commandant la 3e brigade du 201e corps de l’ANA.
Après avoir isolé la zone d’action, il s’agit pour les forces de sécurité afghanes conseillées par les OMLT françaises de se déployer dans le village de Landakhel afin de réaliser des opérations ciblées de recherches d’insurgés. Le dispositif est rodé et la coordination entre les deux entités fonctionne parfaitement : tandis que les militaires afghans du kandak 32 sécurisent le périmètre, la police effectue la fouille des maisons. La première fouille ne donne rien. Les insurgés ne se montrent pas, mais les sapeurs afghans découvrent aux abords du village un engin explosif improvisé. La mission continue. Un deuxième compound, préalablement identifié, nécessite l’investigation des forces de police. Le commandant d’unité du kandak 32 explique sa façon de procéder : « nous discutons d’abord avec les anciens du village; nous leurs expliquons qu’avec la police, nous sommes là pour sécuriser leur région et que nous sommes à leur service. »
28 janvier : une vingtaine de militaires français déployés au sein de l’OMLT du Kandak 34, ainsi qu’une section de la TF Altor soutiennent une compagnie de l’ANA lors de la mise en place d’une aide médicale au profit de la population. Le Kandak 34 est le bataillon d’appui de la 3e brigade du 201e corps de l’ANA. Son état-major est basé sur le Combat Out Post (COP) de Naghlu, ses éléments d’artillerie sur le COP Rocco et le génie sur le COP 42. C’est à partir de ce dernier poste de combat avancé que les français appuient les militaires afghans pour mettre en œuvre une aide médicale au profit de la population du village de NezamKhel.
« À force de patrouiller dans la vallée, l’ANA entretient de très bons rapports avec la population locale. Ainsi, dans ce village en particulier, les militaires afghans ont décelé un problème à la clinique : le médecin n’arrivait pas à soigner certains de ses patients. L’ANA revient donc dans ce village apporter de l’aide en amenant le médecin français » explique le commandant des OMLT du Kandak 34.
Malgré de mauvaises conditions climatiques, l’opération menée à NezamKhel est un succès. «On a reçu une trentaine de patients avec des pathologies variables. Ce fut un travail d’équipe en collaboration avec le médecin du village. De plus, nous avons mis en place un système de tickets pour que les patients que je n’ai pas pu soigner sur place puissent venir me voir au cabinet de Naghlu » explique le médecin français du Kandak 34.
Ces opérations locales, très proches des populations, démontrent l’excellent rapport que les militaires du Kandak 34 ont pu établir avec les villageois du sud de la vallée de Tagab. La 3e brigade a été l’une des premières brigades afghanes certifiée autonome, à l’automne 2009.
2 février : déployé depuis un an, le détachement Air de Bagram met en œuvre le SIDM (système intérimaire de drone MALE, Medium Altitude, Long Endurance), rebaptisé Harfang. C’est un drone de reconnaissance non armé, guidé à distance par d’anciens pilotes de chasse, pilotes de transport ou navigateurs. En Afghanistan, il remplit quotidiennement des missions de surveillance et de reconnaissance au profit des forces de sécurité de la coalition. Les phases de décollage et d’atterrissage sont entièrement automatisées. Le maniement des caméras, en temps réel est la partie la plus délicate et la plus importante de la mission du pilote. Le détachement Harfang est armé par une quarantaine de militaires dont treize mécaniciens, neuf membres d’équipage comprenant des pilotes, des officiers renseignement et des interprétateurs image et dix-huit militaires responsables du soutien. Durant cette première année de présence, le détachement Harfang a effectué 185 vols dont 166 missions opérationnelles, soit près de 1 700 heures de vol et 1 200 heures de vidéo diffusées en temps réel et analysées. Ces missions recouvrent la surveillance de villages et de compounds, l’escorte de convois, la recherche d’engins explosifs improvisés, la préparation de zones pour les posés d’hélicoptères, l’appui renseignement aux troupes au contact... au mois de janvier, à l’occasion d’une mission de surveillance, le Harfang a détecté des insurgés qui s’apprêtaient à effectuer un tir de roquette en direction d’un camp où se tenait un important rendez-vous. Cette détection a permis de donner l’alerte quelques minutes avant le tir et d’éviter des pertes humaines. Les insurgés ont ensuite été suivis à la caméra jusqu’à leur lieu de repli avant d’être interceptés par les forces de sécurité afghanes. La maîtrise des réseaux de communication et de diffusion des données du Harfang est un facteur indispensable pour l’optimisation du drone qui permet ainsi de transmettre les informations collectées en temps réel ou après une analyse approfondie des images par les équipes renseignement.
2 et 3 février : opération Gorgon. Les forces de sécurité afghanes (ANSF) soutenues par la TFLF conduisent une opération consacrée à la sécurité et au développement de la vallée d’Afghanya, au nord de la province de Kapisa. Le premier jour, les ANSF et les militaires français progressent dans la vallée afin de mettre en place un dispositif de sécurité. Le moment fort de l’opération se déroule le lendemain, à Garay, où sont menées des actions CIMIC (actions civilo-militaires). Dans un village où se trouve un poste de police, le commissaire de la brigade française effectue un état des lieux du bâtiment en vue d’améliorer les conditions de vie des personnels de l’ANA. « Le but de notre action n’est pas de faire de l’assistanat mais plutôt d’amener progressivement les forces afghanes sur la voie de la gouvernance. On apporte de l’aide mais on attend en retour une autonomie de leur part et une acquisition des principes de bon fonctionnement».
La tenue d’une shura avec les représentants des villageois et les autorités locales permet de réunir une assemblée nombreuse. En effet, plus de 150 personnes venant des vallées d’Afghanya, de Pachakhan et de Ghayn écoutent les différents protagonistes, notamment le colonel Pons, commandant la TF Black Rock : « J’admire ce que vous faites car vous avez pris vos responsabilités pour aider la population dans la vallée d’Afghanya. Je suis heureux aussi, car hier nous étions en opération avec le kandak et la police, et la situation est restée calme. Je vous le rappelle, notre mission principale est d’aider la population afghane. Il faut que nous travaillions ensemble pour aider le développement dans la région. Je sais qu’il n’y a pas eu de shura ici depuis très longtemps et le fait que vous soyez venu aussi nombreux me fait dire que c’est un signe positif, que la situation s’améliore en Afghanya ».
Point de contact indispensable au niveau du district, le sultan Mohamad Safi, sous-gouverneur de Nijrab, appuie ensuite avec conviction les propos des représentants de la coalition : « à Nijrab, je suis engagé avec la PRT et les équipes CIMIC françaises dans des projets de développement qui répondent aux besoins de la population. Alors pour vous, habitants de la vallée d’Afghanya, cette coopération est une opportunité à ne pas manquer et elle passe nécessairement par la sécurisation de la zone ».
Présent également lors de la shura, le chef du Kandak 33, le lieutenant-colonel Khalili, tient à rappeler que les soldats des forces de sécurité afghanes sont tous des fils du peuple afghan, que l’ANA et l’ANP sont au service de la population et sont là pour assurer leur sécurité. Il ajoute ensuite : « les Français et les Américains viennent de très loin pour nous aider, il est nécessaire que nous nous prenions en main pour construire notre futur. Nous pouvons et nous devons travailler ensemble et je suis sûr que l’on peut réaliser de grandes choses ».
Le lieutenant-colonel Goulter, responsable de la PRT, répond à son homologue afghan et résume parfaitement la situation actuelle : « les ANSF, les militaires américains et français travaillent ensemble pour assurer la sécurité, le développement et la gouvernance dans la région de Kapisa. Nous essayons d’améliorer vos conditions de vie mais c’est avant tout votre pays et c’est vous qui devez le prendre en main et nous sommes là pour vous aider ».
4 février : le général Druart, commandant la TFLF, inaugure, avec une délégation de la Provincial Reconstruction Team (PRT) un nouveau terrain de sport. Ce projet, financé conjointement par la PRT et la brigade française, a été réalisé par une cinquantaine d’ouvriers de la région. Pour cette occasion, une compétition sportive a été organisée. Responsable local et instigateur du projet, Monsieur Najibullah s’est exprimé en premier pour mettre en avant les principaux avantages de cette initiative : « Les gens de Tagab sont ravis d’avoir ce nouveau terrain de sport ; non seulement les jeunes vont pouvoir pratiquer leur sports dans de meilleures conditions mais ce projet a également permis d’employer des artisans locaux. Ce fut vraiment une excellente opportunité et nous espérons pouvoir réaliser d’autres projets similaires ».
Ensuite, les responsables de la PRT ont tenu à souligner les très bonnes relations qui existent entre les autorités locales de Tagab, les représentants des forces de sécurité afghanes et la coalition. Représentant civil de l’organisation américaine, monsieur D. a déclaré : « Je n’ai pas d’uniforme, je n’ai pas d’arme mais j’ai mes yeux pour voir, mes oreilles pour entendre et ce que je vois et ce que j’apprends ici me permet de dire que votre village recherche la paix, que les gens de Tagab veulent travailler et nous sommes là pour vous aider dans votre démarche ».
Après avoir assisté au match et participé à la distribution d’équipements sportifs, le général Druart a conclu : « je suis heureux d’être ici aujourd’hui avec vous tous pour assister à cette compétition sportive. C’est un jour de fête et un jour de paix. Ce stade, c’est le vôtre, c’est vous qui l’avez construit et ce sont vos athlètes qui le feront vivre. Un grand pas est franchi aujourd’hui puisqu’il est désormais clair que la population de Tagab souhaite prendre en main son avenir. Merci encore de m’avoir invité à cette journée qui restera un grand souvenir pour moi ».
La PRT compte 80 personnes, dont 60 militaires, qui sont notamment experts dans des secteurs pointus, ingénieurs, spécialistes en agriculture, affaires étrangères, actions civilo-militaires, etc... La TFLF assure la sécurité de la PRT et lui fournit le renseignement nécessaire à la conduite de ses opérations. La cellule CIMIC de la brigade veille à la bonne coordination de tous les projets de développement dans la zone.
9 février : une compagnie du GTIA Kapisa, en mission d’appui d’un convoi logistique de l’armée afghane est prise à partie par des insurgés. Un militaire français est tué.
Une patrouille d’hélicoptères Tigre et Gazelle appuie les troupes françaises lors de la riposte et permet le désengagement du convoi logistique afghan.
L’ANA a repris pied dans la vallée d’Alasay, une zone refuge des insurgés, en mars 2009, grâce aux opérations menées avec le GTIA Kapisa. Trois postes de combat avancés (COP) ont été construits et sont armés par des unités afghanes. La présence des forces afghanes est toujours contestée par les insurgés dans la province de Kapisa, zone d’un intérêt stratégique pour eux car elle leur permet de transiter depuis le nord et l’est de l’Afghanistan vers la capitale.
13 février : opération Bull Track. La TFLF mène une reconnaissance d’itinéraire d’envergure le long de la MSR Vermont, entre la base opérationnelle avancée de Nijrab et la ville de Mahmud-e-Raqi. La zone étant dangereuse depuis l’explosion de deux engins explosifs improvisés, les moyens mis en œuvre sont conséquents. Le capitaine V., coordinateur Génie de la brigade, détaille l’ensemble de son dispositif : « pour cette mission nous avons mis en place une section de sapeurs de la TF Black Rock, le détachement d’ouverture d’itinéraire composé du Buffalo, du Souvim et du LEMIR, deux équipes de fouille opérationnelle spécialisé, une équipe WIT (Weapon intelligence team) et des éléments d’observation et de déminage ».
Pour assurer le bon déroulement de la mission, les sections d’infanterie sont déployées aux abords de l’axe afin de créer un cordon de sécurité. De plus, le peloton d’appui direct composé de trois VAB équipés de canons de 20 mm, d’un VAB à tourelle télé opérée et d’un char AMX 10RC assure la couverture à courte portée tandis que les mortiers de 120 mm se tiennent prêt à agir plus loin dans le dispositif. Au total plus de 400 militaires français et afghans sont présents le long de l’axe routier. La mission peut donc commencer.
Le lieutenant S., conseiller FOS de la TF Black Rock, nous explique l’objectif de sa mission : « la partie bitumée de la route étant trop épaisse pour détecter d’éventuels fils, mon équipe va sonder les abords de l’axe en se focalisant sur le grand découvert qui permet de raccorder les lignes. Là, notre détecteur de câble est en mesure de localiser une éventuelle ligne de tir et ensuite, par une estimation de l’angle, nous pouvons identifier l’emplacement de l’EEI. Si tel est le cas et que l’engin explosif est visible nous ferons appel à l’équipe EOD. Si ce dernier est enfoui dans la terre, le Buffalo pourra intervenir ».
Finalement aucun EEI n’est décelé. Habitué à sécuriser les convois logistiques de la TF Vulcain sur cette route, le responsable du détachement d’ouverture d’itinéraire explique : « cette opération est primordiale pour deux raisons. Premièrement cela montre à la population locale que l’on est actif face à la menace et deuxièmement elle permet de lever le doute sur la présence de fils et donc d’EEI dormant. Cela nous rassure, nous qui effectuons ce trajet régulièrement ».
Après avoir sondé les abords de la route sur plus de 3 km pendant plusieurs heures, les sapeurs lèvent toute suspicion d’engin explosif improvisé dans la zone. Cependant il faut rester vigilant, comme le confirme le coordinateur Génie de la brigade : « l’itinéraire est clair mais il n’y a rien qui dit que demain ou dans trois jours ce sera encore le cas ; il faut soit poster des éléments en surveillance avant le passage d’un convoi, soit refaire une reconnaissance d’itinéraire ».
1er au 7 mars : opération Synapse. Cette action combinée avec les forces de l’ANA est destinée à sécuriser durablement un nouveau secteur au cœur de la vallée de Tagab. Les sapeurs français apportent leur expertise en matière de construction d’infrastructures opérationnelles pour établir un nouveau poste de combat avancé (COP) au sud de la vallée. Une compagnie est héliportée de nuit, au plus près de la zone, pour reconnaître le site et permettre sa dépollution en toute sécurité. Dans un second temps, les sapeurs équipés de moyens lourds dessinent, sous la protection de véhicules blindés, les fondations du COP avant d’en bâtir les structures opérationnelles puis des défenses périphériques appropriées. En réponse aux besoins exprimés par la population, les bâtisseurs français inaugurent également un puits dans le village de Kanshamkay et mènent des reconnaissances pour établir un pont sur l’Ouaddi. Le 7 mars, une shura marque la fin des travaux en réunissant sur le site, autour des commandants de la TFLF et du 201e corps de l’ANA, le sous-gouverneur de la province, les maleks et les anciens de la région. La construction de ce poste de combat suit l’édification d’implantations similaires dans les vallées voisines. L’objectif de ces projets d’infrastructures conduits par les militaires français est de permettre aux forces de sécurité afghanes de disposer de bases opérationnelles durcies à partir desquelles elles pourront contrôler l’axe Vermont, principale voie de communication de la vallée, et sécuriser l’ensemble de la région de Bedraou.
10 mars : depuis quelques temps, les infrastructures militaires de l’aéroport international de Kaboul (KAIA) sont intégralement regroupées au nord de celui-ci afin de réserver intégralement la partie Sud aux extensions des infrastructures de l’aéroport civil. Cela a constitué un réel défi pour les militaires du bataillon d’hélicoptères, la TF Musketeer, car le déménagement a été réalisé sans obérer la capacité opérationnelle ni perturber les missions. Le BATHELICO effectue en moyenne 350 heures de vol par mois au profit des groupements tactiques interarmes de Kapisa et Surobi. Entre juillet 2009 et janvier 2010, il a conduit 1 310 missions, soit 2 300 heures de vol, dont 540 heures de vol et 240 missions pour l’hélicoptère Tigre. L’essentiel de l’entretien des machines est réalisé sur place. Cependant, les hélicoptères sont relevés toutes les quatre cent heures de vol pour subir des visites techniques plus importantes qui nécessitent leur retour en France. Les hélicoptères transitent entre la France et l’Afghanistan par porteurs Antonov 124, affrétés pour l’occasion. Ces derniers jours, deux Tigre et deux Gazelle ont été relevés.
11 mars : opération Synapse, phase 2. Pour la TFLF, l’objectif majeur est d’appuyer la construction d’un poste de combat avancé en vue d’assurer la présence des forces gouvernementales afghanes dans la zone. Cette mission a été confiée au GTIA Surobi commandé par le colonel Éric Bellot des Minières qui explique : « la TF Altor est arrivée avec ses trois unités de manœuvre et ses unités d’appui. Concrètement, 500 personnes sont réparties sur le terrain. L’idée de manœuvre est simple, nous devons contenir les insurgés et leur interdire toute action efficace sur la route principale et contre la zone du chantier durant la construction». Le cordon de sécurité bien en place, les sapeurs et les logisticiens poursuivent les travaux sur le COP 46. La manœuvre nécessite l’acheminement régulier de matériaux de construction et de fret nécessaire à la vie quotidienne des troupes. Les convois s’enchaînent nuit et jour. Les conditions climatiques sont parfois difficiles, l’environnement peut rapidement devenir hostile, mais la construction du poste de combat avance à bon rythme.
Dans les villages voisins, le colonel, accompagné d’une équipe CIMIC, en profite pour consolider certains projets de développement initiés en amont de l’opération. « L’idée générale de notre engagement n’est pas de précéder notre arrivée par le feu, mais par l’explication et l’action concrète au profit de la population » poursuit le colonel.
M. Mohammad Ajan, malek de Kam Shenkai, confirme les bonnes relations entre les militaires et la population : «Aujourd’hui nous inaugurons un puits financé par les forces françaises et construit par une entreprise locale; nous avons également fait bâtir un mur anti-crue dans un village voisin. Ce sont des projets qui correspondent aux besoins des gens de la région».
L’installation de ce nouveau poste de combat dans le sud de la vallée de Tagab permet aux forces de sécurité Afghanes d’assurer leur présence dans la zone.
11 mars : les soldats français de la TF Black Rock se portent au secours de jeunes Afghans gravement blessés par un engin explosif improvisé placé sur le bord de l’axe Vermont, route qui suit la vallée de Tagab. Cet IED, dont le détonateur se déclenche par une simple pression, explose à 9h15 au milieu d’un groupe d’enfants et d’adolescents qui jouent à proximité du village de Joybar, au nord-est de la FOB de Tagab. L’explosion tue cinq d’entre eux et en blesse gravement trois autres âgés de 10, 11 et 13 ans. Ils sont très vite pris en charge par les éléments Santé de la TF Black Rock, alertés par les villageois. D’abord soignés en urgence au Role1 de la FOB Tagab, les trois victimes, dont le pronostic vital est engagé, sont évacuées par hélicoptère français jusqu’à l’hôpital militaire de l’aéroport de Kaboul. Ils y sont rapidement opérés. Les militaires français, en contact permanent avec les villageois, mettent en œuvre tous les moyens à leur disposition pour soutenir la population endeuillée, lassée par la violence aveugle des insurgés. Selon le rapport annuel de l’ONU, les insurgés sont responsables de la mort de 1 350 civils afghans en 2009, dont 900 tués par des IED.
12 mars - opération Synapse, phase 3. Sur le COP 46, au sud de la vallée de Tagab, a lieu la cérémonie d’inauguration du poste de combat en présence des autorités militaires et civiles de la région. « Nous avons organisé cette shura pour montrer aux autorités locales ce que nous avions fait sur le COP 46. Nous voulions leur expliquer qu’elle était notre intention et pourquoi nous nous implantions ici » explique le général Druart, commandant la TFLF. « Dorénavant, nous avons vocation à assurer une permanence de notre présence avec l’ANA pour leur apporter la sécurité et travailler avec eux sur des projets de développement».
Après avoir félicité les militaires français pour leur efficacité, le major général Haidar, chef d’état-major du 201e corps de l’ANA transmet un message à la population: « je veux dire au sous-gouverneur de Tagab, Monsieur Akhunzada, que les forces de sécurité afghane feront le maximum pour assurer la sécurité de la population car c’est notre devoir. Néanmoins, nous avons besoin du soutien des habitants pour qu’ensemble nous puissions faire évoluer la situation, il y a deux ans je suis venu ici et la sécurité n’était pas effective. Maintenant, avec l’aide des forces françaises, les soldats afghans sont en place sur deux COP, à quelques kilomètres d’intervalle. Je crois vraiment que l’ANA est le lien indispensable entre la population et le gouvernement afghan. C’est pour cela qu’il est important que nous nous installions durablement dans la région». Le sous-gouverneur de Tagab se dit très satisfait de la situation actuelle : « la construction de ce poste de combat était nécessaire pour notre sécurité. Maintenant, nous allons notamment pouvoir réhabiliter l’école et ainsi assurer nous-mêmes l’éducation de nos enfants ». Le général Druart conclut ainsi : « Synapse est un vrai succès. D’une part on a parfaitement réussi l’implantation de ce poste avancé dans le sud de la vallée de Tagab ; d’autre part, parce que simultanément la TF Black Rock au Nord a réussi à mener un certain nombre d’opérations dans la vallée de Bédraou qui est un réduit insurgé. Donc autant avec la TF Altor au Sud qu’avec la TF Black Rock au Nord, nous avons atteint nos objectifs ».
17 mars : le bataillon logistique de Kaboul effectue un convoi vers la base opérationnelle de Tora, en Surobi, et le poste avancé 46, en Kapisa. Chaque semaine, environ douze camions partent du camp Warehouse, à Kaboul, pour ravitailler les bases opérationnelles avancées françaises, soit environ mille tonnes de fret. Le nouveau COP 46, situé entre les FOB de Tagab et de Tora, fait la jonction entre la province de Kapisa et le district de Surobi. Il s’inscrit dans l’action cohérente des GTIA de la TFLF pour assurer la sécurité des axes de circulation et permettre ainsi la conduite d’actions de développement au profit de la population. Cet éloignement du COP 46, dans une zone en cours de sécurisation et difficile d’accès par la route, nécessite des convois logistiques parfaitement préparés et rigoureusement conduits. Tous les paramètres des convois de l’unité multifonctions logistique (UML) sont étudiés, du chargement des véhicules à leur maintenance, en passant par les briefings de sécurité et la formation des personnels. La préparation de chaque convoi est méticuleuse. Tous les cas non conformes du parcours (accident, panne, prise à partie) sont envisagés avant le départ de la mission.
Le fret transporté est varié : eau, nourriture, munitions, équipements de transmission, matériel médical ainsi que tous les moyens lourds d’infrastructure (groupes électrogènes, bâtiments préfabriqués, remparts modulables).
Cette mission essentielle est très exigeante pour les personnels de l’UML qui sont parmi les plus exposés du théâtre. À quelques semaines de sa relève, la TF Vulcain a parcouru près de 360 000 kilomètres pour effectuer de cinq cents convois et transporter environ 20 000 tonnes de fret.
18 mars : premier emploi du DRAC (drone de reconnaissance au contact) en opération.
19 et 20 mars : l’équipe OMLT du Kandak 32 installée sur la base opérationnelle avancée de Tagab est relevée. Après six mois de présence auprès de l’ANA, elle transmet le fruit de son expérience aux nouveaux arrivants. À peine descendue d’hélicoptère, la nouvelle équipe dispose d’une journée pour prendre ses consignes. Comme l’explique le lieutenant-colonel B., commandant de l’équipe descendante «c’est la passation du flambeau d’une équipe à l’autre ; concrètement, il s’agit de prendre en compte le matériel et les munitions qui vont permettre à notre relève, dès demain, de s’engager sur les postes avancés de la vallée d’Alasay, il s’agit de les mettre en condition, tant matériellement, qu’intellectuellement ». Après cette première journée, les futurs conseillers, accompagnés de leurs homologues de l’ANA, s’établissent en vallée d’Alasay. Sur le COP Belda, les premières rencontres sont enrichissantes : « je viens de rencontrer le capitaine de l’ANA ; ma première impression est très positive. Je lui ai fait part de mon enthousiasme et de ma motivation et je lui ai dit qu’il pourra compter sur mon équipe pour le soutenir dans ses missions», explique le capitaine V., mentor de la compagnie d’infanterie.
Le lieutenant-colonel B. dresse un bilan de son mandat : « le kandak 32 a sensiblement progressé dans son mode de fonctionnement, avec l’envie d’être autonome et donc de fonctionner avec ses propres ressources ; je crois que l’un des principaux facteurs de réussite est que l’ANA a de plus en plus confiance en elle-même. J’ai dit à mon successeur que c’est une mission passionnante, difficile, mais absolument essentielle pour que les Afghans prennent de mieux en mieux en compte leur sécurité ». Ce dernier, conscient de l’ampleur de la mission qui l’attend, reste serein : « aujourd’hui, c’est l’aboutissement de six mois de préparation intense collée à la réalité du théâtre. Mon détachement est maintenant prêt et à hâte de s’engager pour sa première mission ». Près de 300 militaires français sont répartis dans six OMLT. Après avoir suivi une formation OTAN de plusieurs mois en Allemagne et en France, ils sont engagés sur le territoire pour une mission de six mois : accompagner la montée en puissance des bataillons de l’ANA.
21 au 28 mars : l’opération Gregale, planifiée et menée conjointement par le Kandak 34 de l’ANA conseillé par une OMLT française et par la TF Altor, a pour but d’accroitre le contrôle de la zone s’étendant au Sud du parallèle 46 tout en posant des jalons pour une meilleure maîtrise de la vallée plus au Nord, en direction du village de Tagab. Cette action est conduite dans la dynamique de l’opération Synapse : interdire aux insurgés l’accès aux villages de la zone verte afin de soulager les habitants de leur pression et permettre la restauration des autorités traditionnelles locales, sous la protection des forces de sécurité afghanes. Cette opération est donc un pas de plus effectué vers la population, dont la conquête de la confiance est au centre des préoccupations des forces de sécurité. Des actions civilo-militaires de reconstruction et d’aide à la population sont menées en s’appuyant sur les institutions locales traditionnelles. Des projets sont mis en place dans les différents villages de la zone. Le début des travaux de réalisation d’un mur anti-crues sur l’Ouaddi est annoncé à Payendakhel à l’occasion d’une shura. Dans le même esprit, une aide médicale est apportée aux habitants de Payendakhel et des évaluations visant à planifier des actions de développement sont menées à Mokhulkheyl et Daram-Daram. Simultanément, des actions au profit des autres vallées de la zone de responsabilité du GTIA Surobi et du Kandak sont conduites afin de maintenir le sentiment de présence de la force pendant l’opération. C’est ainsi que dans le village de Surobi, la TF Altor apporte son soutien à un championnat inter-vallées de cricket, action certes peu militaire, mais qui illustre bien son implication quotidienne dans des événements ancrés dans les traditions locales. Cette opération ne se résume pas à la conquête d’objectifs militaires à court terme, mais vise à obtenir la confiance progressive de la population, à l’habituer à la présence des forces de sécurité afghanes qui opèrent dans un seul but : la restauration de la gouvernance sur tout le territoire pour permettre la reconstruction et le développement.
2 avril : prise de commandement de la TF Osterode par le colonel Poulette (503e RT).
7 avril : visite du nouveau chef d’état-major des armées, l’amiral Guillaud.
8 avril : en début d’après-midi, les unités du GTIA Surobi sont prises à partie par des insurgés alors qu’elles sont engagées au sud de la Kapisa, en appui des forces de sécurité afghanes pour permettre la construction d’un nouveau poste de combat. Un légionnaire du 2e REP est gravement blessé au cours de l’accrochage. Pris en charge par les équipes médicales de la TFLF, il est évacué par hélicoptère vers l’hôpital militaire de Kaboul où il décède des suites de ses blessures.
16 avril : le GTIA Surobi met à jour l’une des plus importantes caches d’armes découvertes dans la vallée de Jagdalay, à l’est de Kaboul. Le GTIA récupère 40 caisses de 80 munitions de calibre 12,7 mm, 43 mines anti-personnel de type PMN, une mine anti-char MK7, deux obus de 82 mm sans recul HEAT, 18 roquettes PG7, une roquette de 40 mm DZGI, trois obus de mortier de 82 mm, un obus de mortier de 82 mm Phosphore et un obus sans recul de 75 mm HEAT anti-char. Renseigné sur une suspicion de cache d’armes dans sa zone d’opération, le GTIA Surobi met en place un dispositif de sécurité et de fouille autour de sa localisation présumée. Les sapeurs du 17e RGP interviennent pour rechercher la cache d’armes. Sur un point haut éloigné des habitations, les spécialistes du génie mettent à jour, en toute sécurité, le stock de munitions enfoui à 40 cm de profondeur. Rapportées sur la base de Tora ces munitions sont détruites dans les jours qui suivent.
27 avril : à Kaboul, sur le site de Warehouse, se déroule la cérémonie de transfert d’autorité des chefs des détachements OMLT affectés à la 3e brigade et aux Kandak 34 et 35. Cette cérémonie est présidée par le colonel Bruder, commandant les OMLT et mentor du chef d’état-major du 201e corps de l’ANA. Le colonel Dautrey succède au colonel Legrand pour la 3e brigade stationnée à Pole Sharki alors que le commandement du détachement OMLT du Kandak 35 est confié au lieutenant-colonel Dommartin. À cette occasion, le colonel Legrand souligne les progrès effectués par la 3e brigade de l’ANA en rappelant qu’ « elle est aujourd’hui capable de commander une opération complexe, de pratiquer des tirs d’artillerie indirects et de conduire de façon totalement autonome des convois en direction de Tagab ». Dans le même temps, à Naghlu, a lieu le transfert d’autorité du Kandak 34 où le lieutenant-colonel Maffeis a succédé au lieutenant-colonel de Camaret. Ces TOA (transferts d’autorité) viennent parachever une période de formation pour les OMLT montantes pendant laquelle les militaires français obtiennent la certification ISAF afin de conduire leur mission de mentoring. Après six mois de mise en condition opérationnelle en France, une semaine de préparation théorique et pratique dispensée sur place, les OMLT ont, au cours d’une journée sur le camp militaire de KMTC, pu restituer leurs savoir-faire. Au programme, une séance de tir, un atelier IED, un test de négociations avec un interprète, une fouille de véhicule et un atelier santé, tout cela accompagné et conseillé par les OMLT descendantes. Ces dernières, au travers de ces différentes mises en situation, ont pu faire partager leurs expériences du terrain et faire le point sur les progrès des unités de l’ANA dont ils avaient la charge.
29 avril : prise de commandement de la TFLF 2 par le général Chavancy (3e BM).
3 au 7 mai : dans les cirques et cols de Spin et SperKunday, l’opération Altor Colomba est dirigée par le colonel Bellot des Minières, commandant le GTIA Surobi. Intégrée à une opération plus large (Arrow2) de contrôle de zone, menée par une autre brigade américaine de la 82e division, dans la région du Laghman, la TF Altor a pour objectif de couvrir le flanc Est de cette action. Elle doit également, en partenariat avec l’ANA et l’ANP (police nationale afghane), chercher à nouer des liens avec la population tout en recherchant de l’armement ou encore du matériel permettant de fabriquer des explosifs improvisés. Cette opération engage la totalité des moyens d’infanterie du bataillon, soient deux compagnies appuyées par leur renforcement en moyens du génie et par deux sections d’appui mortier. Pour sa part, l’ANA aligne une compagnie du Kandak 34 répartie dans le dispositif de manœuvre. L’ensemble de ces opérations est soutenu par des actions d’environnement. Les actions civilo-militaires permettent de rentrer durablement dans les villages avec, dans un premier temps, un recensement des besoins de la population. Le responsable des ACM perçoit rapidement qu’un effort doit être mené au niveau des bassins de retenue d’eau et déclare : « Une action sur les points d’eau permet de gagner la confiance de la population, aussi, nous sommes nous rendus compte que lorsque nous travaillons sur l’irrigation, les agriculteurs préfèrent parfois la plantation du blé, grand consommateur d’eau, à la semence du pavot ». Les travaux de la section du génie de la 2e compagnie sont réalisés grâce à la mise en œuvre de deux charges d’explosifs de près de cent cinquante kilos et avec l’utilisation soutenue d’un MPG (moyen polyvalent du génie). Ces travaux, de grande ampleur, permettent l’ouverture d’un axe routier par le nord du col de Spin Kunday, désenclavant ainsi la région. Dans le même temps, les équipes du service de santé des armées organisent une aide médicale aux populations. Celle-ci, d’abord méfiante, prend toute la mesure de ce soutien et se rend massivement auprès des médecins qui assurent plus de quarante consultations. Les différentes actions de cette opération, qui s’inscrit dans la durée, permettent d’asseoir la présence de la force dans cette zone et de montrer toute sa détermination.
9 mai : opération Resolutecrossbow.
18 mai : depuis l’engagement des militaires français dans la zone de Kapisa et Surobi, les forces de sécurité afghanes étendent leur zone de contrôle et de rayonnement en s’appuyant sur des bases érigées sur un terrain jusque-là contrôlé par les insurgés. Cette progression de l’influence de l’ANA est rendue possible par des opérations conduites conjointement entre l’ANA et les militaires français et par une multiplication des COP dans lesquels les soldats afghans sont déployés durablement. Au printemps 2009, trois opérations majeures ont permis d’investir la vallée d’Alasay et d’y construire trois COP aujourd’hui occupés par l’ANA et ses OMLT françaises. À la même période, des engagements similaires en vallée d’Uzbeen permettent la construction du COP Rocco. Entre la FOB Tagab et la Fob Naghlu, l’ANA est aujourd’hui présente sur six COP répartis le long de l’axe principal de la vallée de Tagab. Les nouvelles implantations de l’armée afghane dans ces secteurs permettent d’élargir les zones contrôlées, d’y engager des actions de développement et de soutenir la gouvernance, de développer le contact avec la population et de réduire l’influence et la capacité d’action des insurgés en maintenant une présence permanente dans des zones clefs sécurisées au cours des opérations.
8 juin : prise de commandement du BG Hermès par le colonel de Mesmay (21e RIMa).
9 juin : une veillée funèbre est organisée sur la FOB Tora en hommage au sergent Konrad Rygiel, de la TF Altor, mort au combat en vallée de Tagab.
25 juin : déploiement des VBCI en Kapisa et Surobi.
7 juillet : une veillée funèbre est organisée sur la FOB Nijrab en hommage au sergent-chef Laurent Mosic de la TFLF, tombé au combat en vallée de Tagab. Lors d’une cérémonie militaire présidée par le général Chavancy les honneurs sont rendus au sapeur décédé, en présence de l’amiral Guillaud, chef d’état-major des armées présent sur le théâtre, du général (US) Pipps, chef du PC tactique du Regional Command East, des unités de la TFLF, des OMLT françaises, d’un détachement de la 3e brigade du 201e corps de l’ANA et des autorités civiles afghanes. Dans l’ordre du jour, le général Chavancy souligne que le sergent-chef Mosic « a su toujours, au cours des missions difficiles qui lui ont été confiées, faire preuve d’abnégation et de courage. Il a également montré en permanence un grand professionnalisme et une sérénité à toute épreuve. »
8 juillet : prise de commandement de la TF Musketeer 3 par le colonel Bayle (1er RHC).
14 juillet : prise de commandement du BG Bison par le colonel Goisque (126e RI).
21 juillet : certification du Kandak 35, une nouvelle étape vers l’autonomie.
Les réseaux d’insurgés de la zone d’Uzbeen subissent de sérieux revers depuis plusieurs semaines. Les forces conjointes afghanes, françaises et américaines conduisent une opération d’assaut par air au fond de la vallée d’Uzbeen afin de désorganiser les réseaux d’insurgés. Cette opération de grande ampleur, commandée par la TFLF La Fayette, s’inscrit dans le prolongement d’une série d’opérations similaires menées par la TF (US) Bastogne. Pour cette opération, une des plus importantes opérations Air Assault réalisées en Afghanistan, hélicoptères américains et français ont transporté un millier de soldats et assuré le soutien des unités au sol. Les troupes au sol sont constituées de :
Par ailleurs de nombreux moyens de renseignement et d’appui sont mis en œuvre. L’acquisition du renseignement est notamment assurée par une couverture drone permanente et les unités bénéficient de l’appui au sol des mortiers ainsi que des hélicoptères et avions de la coalition. Cette opération aura permis de fouiller une zone difficile d’accès, participant ainsi à la désorganisation en profondeur des réseaux d’insurgés de la région.
26 septembre : opération Promising Star (rebaptisé Spear Teackle 2).
30 septembre : les gendarmes français participent à la formation des policiers afghans. Créée en 2006, l’ANCOP (Afghan National Civil Order Police) est dédiée au maintien de l’ordre public et à la contre-insurrection. Elle est l’une des trois branches composant la police nationale afghane (ANP) avec la police criminelle (AUP, Afghan Uniform Police) et la police des frontières (ABP, Afghan Border Police). Depuis cette date, les officiers et sous-officiers qui servent au sein de l’ANCOP sont formés à Mazar-E-Sharif, dans la région nord du pays. Depuis 2009, la France assure la direction de l’école. Soixante gendarmes français y apportent leur expertise et leurs savoir-faire au travers de cours théoriques et pratiques. Le programme comporte la formation au contrôle de foule, des séances de tir, des applications de techniques d’investigation ou d’intervention. En parallèle de cette formation, des cours d’alphabétisation et de déontologie ainsi que des séances d’exercices physiques sont dispensés. La formation dure 22 semaines et se termine par un exercice de synthèse. Depuis que cette école existe, 7 000 policiers afghans ont été formés sur les 15 600, cible fixée par la coalition. Elle continue néanmoins sa montée en puissance en proposant une nouvelle formation à compter du mois d’octobre : la qualification SWAT (équivalent du GIGN).
Octobre : réorganisation de la 3e brigade de l’ANA avec le déploiement d’une OMLT supplémentaire et le redéploiement de l’OMLT Oruzgan en Kapisa.
10 octobre : prise de commandement de la TF Niels par le colonel Duthoit, 3e RMAT.
14 octobre : en fin de journée, une section du GTIA Surobi héliportée sur les hauteurs de la vallée d’Uzbeen est visée par un tir de roquette. Un infirmier et un auxiliaire santé de l’unité sont touchés et évacués par hélicoptère vers l’hôpital militaire français de Kaboul. Le sous-officier infirmier, gravement blessé, décède pendant la nuit. L’auxiliaire santé est évacué le lendemain vers la France où il est pris en charge dans un hôpital militaire.
Environ 300 militaires français et afghans conduisaient cette opération de reconnaissance inscrite dans la suite de la campagne d’opérations conduites en août dernier en vallée d’Uzbeen. Elle avait pour objectif d’affirmer la présence des forces de sécurité afghanes et de prendre contact avec la population des villages de la zone.
25 octobre : déploiement du VBHP (véhicule blindé hautement protégé).
27 octobre : prise de commandement de la TFLF3 par le général Hogard (9e BIMa).
20 novembre : prise de commandement du BG Allobroges par le colonel Gardy (7e BCA).
21 au 24 novembre : opération Bison Play–Off 2. Pour une de ses dernières opérations, baptisée Bison Play–Off 2, le BG Bison au complet s’enfonce profondément dans la zone verte du sud de Tagab et y séjourne trois jours et trois nuits pour désorganiser les réseaux insurgés et mettre la pression sur l’adversaire. Les Bisons investissent et fouillent de très nombreux compounds au cœur de ce que l’ennemi pense être un sanctuaire. Au cours des combats qui marquent l’opération, ils neutralisent quelques chefs ou combattants de l’insurrection et récupèrent des armes, des munitions, des explosifs et des tenues de combat de la coalition.
L’opération a été précédée d’une série d’actions menées par les unités du bataillon, visant à confirmer les renseignements obtenus sur les insurgés. L’excellence des informations a permis de surprendre l’ennemi. Après la délicate mise en place de nuit (simultanéité, discrétion et coordination), autour des habitations abritant des insurgés, les Bisons, en étroite coopération avec la police afghane, entament la fouille des compounds. Ils saisissent de nombreux matériels et armements lourds. Les Bisons, renforcés de l’armée nationale Afghane dans la deuxième phase de l’opération, montrent aux insurgés qu’ils n’entendent laisser aucun sanctuaire même au cœur de la zone verte, zone de refuge des insurgés dont la végétation apporte une facilité de dissimulation. C’est une véritable victoire psychologique qu’ils obtiennent en progressant souvent sous le feu d’armes lourdes d’un ennemi fixé sur ses positions et qui n’a jamais réellement la possibilité de s’organiser pour contrer cette offensive.
25 novembre au 25 décembre : opération Agapanthe 10 (déploiement en Océan Indien).
23 décembre au 2 janvier 2011 : opération Blacksmith’s Hammer. Les forces françaises de la TFLF se déploient en appui des forces de défense et de sécurité afghanes dans la basse vallée d’Alasay, aux environs du village de Jalokhel. Il s’agit de rétablir la sécurité dans cette région où la population reste menacée par les insurgés. Cette opération implique plus de 1 800 militaires afghans, américains et français. Le bilan des saisies est à la hauteur du déploiement : armes, munitions, grenades, roquettes, obus, un impressionnant stock de matériel destiné à la fabrication d’engins explosifs. Plusieurs dizaines d’insurgés sont neutralisés. La police afghane appréhende également des narcotrafiquants et procède la destruction par le feu d’un important stock de cannabis.
L’opération Blacksmith’s Hammer se déroule en plusieurs phases. La police afghane, accompagnée par ses mentors, les gendarmes français des P-OMLT (Police OperationalMentoring Liaison Team), se déploie d’abord sur les principaux axes de circulation, pour en assurer le contrôle. Les éléments d’appui s’installent ensuite aux abords du village de Jalokhel, permettant aux kandak 31 et 33 de l’ANA, à leurs OMLT et aux militaires français du BG Allobroges d’investir la zone en sécurité. Une fois le dispositif en place, le ratissage commence, minutieusement. Pendant plusieurs jours, la force passe au peigne fin chacune des habitations répertoriées car elles constituent de potentielles caches d’armes et peuvent abriter des insurgés. Pendant les fouilles, les militaires français et afghans tiennent le terrain, empêchant toute infiltration ou exfiltration d’insurgés. Dans les airs, les hélicoptères et les drones français et américains apportent un appui aérien permanent et une capacité de renseignement.
Opération dans l’opération, les sapeurs français construisent un poste de sécurité sur la route reliant Jalokhel au fond de la vallée. Le 28 décembre, l’opération Montevideo est lancée par le kandak 24 de l’ANA et le BGRichelieu à l’entrée sud de la vallée de Bedraou. L’objectif de cette intervention croisée est d’empêcher les insurgés d’opérer un renforcement par le Sud et d’intercepter ceux qui tenteraient de s’échapper de la zone de combat engendrée par Blacksmith’s Hammer. La pression exercée sur les insurgés les amène à ouvrir le feu sur les militaires de la coalition. Des combats, parfois violents, éclatent. Plusieurs chefs insurgés, dont certains venus des vallées voisines pour prêter main forte, et plusieurs dizaines de leurs combattants, sont neutralisés. Cinq soldats des forces alliées sont légèrement blessés pendant l’opération.
9 décembre : prise de commandement du BG Richelieu par le colonel Hélui (2e RIMa).
15 décembre : prise de commandement de la TF Musketeer 4 par le colonel Nicola (5e RHC).
7 janvier : opération Puebla
8 janvier : au cours d’une opération dans le sud de la Kapisa, une explosion touche un véhicule de l’avant-blindé. Le militaire français qui guidait ce VAB pour exécuter un dépannage est touché par la déflagration et succombe à ses blessures. Deux de ses camarades qui opèrent à proximité sont très légèrement blessés et deux autres, installés à l’intérieur du VAB, commotionnés.
29 janvier : opération Storm Lightning. Mille huit cents soldats afghans et français dela 3e brigade de l’ANA et de la TFLF se déploient à l’entrée Sud de la vallée de Bedraou, dans la province de Kapisa. L’opération, baptisée Storm lightning, vise à neutraliser les réseaux insurgés, très actifs dans cette zone et à conserver la liberté de circulation sur l’axe routier majeur reliant le nord et le sud de la Kapisa. Le lendemain, le BG Richelieu s’engage en premier. Une compagnie est héliportée à proximité du village de Pashakari, à quatre kilomètres au sud de la ville de Tagab. Sa mission : investir le village, le fouiller et le tenir pendant 48 heures. Pendant ce temps, plus au nord, un kandak (bataillon de l’ANA) déploie un dispositif de couverture pour empêcher les insurgés de rentrer dans la zone d’action. Un peu plus tard, une colonne blindée fait mouvement vers Pashakari pour renforcer la compagnie héliportée. L’arrivée de ces renforts déclenche une réaction des insurgés : premiers tirs de harcèlement contre la force. En fin de matinée, une prise à partie dans le village blesse un maître-chien de la section de fouille opérationnelle. Rapidement évacué vers l’hôpital militaire de Kaboul, son pronostic vital n’est pas engagé. La mise en œuvre des appuis aériens fait cesser les actions de harcèlement menées par les insurgés. Dans le village, les fouilles se poursuivent toute la journée : une soixantaine de compounds et près de cent mètres de conduits d’adduction d’eau, les carèzes, sont inspectés au peigne fin. Le 31 janvier, sur l’axe principal de la vallée, il fait encore nuit lorsque les policiers afghans (ANP) et leurs mentors français des POMLT installent leurs check points à l’entrée et à la sortie de la zone d’action. Leur mission : filtrer la circulation et prévenir toute infiltration de renforts. Au même moment, deux compagnies du BG Allobroges s’engagent sur la route pour fouiller des sites suspects et tenir les carrefours. L’ANA et l’ANP indiquent qu’un leader insurgé, traqué depuis la veille par les militaires français, a quitté Pashakari avec un groupe de combattants lourdement armé pour se réfugier plus au Nord, d’où il coordonne l’action contre la coalition. En fin de matinée à Mobikhel, le kandak 3 est pris à partie. Le contact est bref mais un des mentors français est touché par un tir d’AK 47. Immédiatement pris en charge, il est évacué sur l’hôpital militaire de Kaboul. Deux démonstrations de force menées par les Mirage 2000 dissuadent les insurgés de poursuivre leur action. La situation est tendue mais plus aucun coup de feu ne sera entendu dans la zone.
Dans les environs de Pashakari, le BG Richelieu poursuit ses fouilles en remontant vers le Nord. La fin de journée approche. Les barrages filtrant sur les axes sont levés. Les bataillons installent leur dispositif pour la nuit. Chaque compagnie surveille son secteur, sauf deux qui partent prendre d’assaut la cache où le leader insurgé recherché a été repéré.
L’opération commence vers 18 heures. Les deux compagnies rejoignent un point situé à quelques centaines de mètres de la cache. Les militaires observent plusieurs hommes armés sur les toits et dans la maison, leur cible semble bien là. Les hélicoptères Tigre repèrent et neutralisent les sentinelles placées aux abords du compound. La voie est libre, le dispositif se resserre autour du refuge. Il est 23 heures, l’assaut est lancé. La riposte est immédiate et précise, les insurgés rendent leurs armes. Sept individus sont appréhendés. Parmi eux, un combattant armé de deux AK 47 etchargé de plusieurs chargeurs et grenades : le chef insurgé recherché depuis la veille. L’intervention aura duré un peu moins de quatre heures. Aucun soldat français n’est blessé. Les premiers bilans font état d’une dizaine d’insurgés neutralisés, une vingtaine blessés ou capturés, des armes et munitions saisies.
1er février : le kandak 3 et le BG Richelieu tiennent ensemble le sud de la zone d’action, poursuivant la fouille systématique des compounds. En fin de matinée, les soldats afghans découvrent encore deux IED sur la route qui mène à un poste avancé français. Dans la zone de responsabilité du BG Allobroges, le long de l’axe principal, l’ANP et les POMLT patrouillent et fouillent les compounds. Près de la position du kandak 3, trois insurgés armés sont repérés et neutralisés par une patrouille mixte (un hélicoptère Tigre et une gazelle Viviane). Les insurgés optent pour un combat indirect et décentralisé, tentant ainsi de compenser un rapport de force inégal : simultanément, ils attaquent à la roquette les COP de Rocco et Belda. Trois soldats de l’ANA sont légèrement blessés dans ces attaques. Les ripostes au canon Caesar et mortier de 120 mm depuis les FOB font cesser l’agression sur les COP. Peu à peu, les insurgés perdent leur combativité : onze sont capturés par le kandak 3 lors de la prise d’un compound en début d’après-midi. Toute la journée, les forces françaises et afghanes poursuivent leurs missions de contrôle de zone, de fouilles et de check-points. Sur un volume initial insurgé estimé à 150 combattants pour l’ensemble de la vallée de Bedraou, 9 ont été tués, 11 blessés et 17 capturés.
Bien que l’objectif immédiat de l’opération consiste à neutraliser les réseaux insurgés de la zone, l’objectif reste de renforcer la liberté de circulation sur l’axe routier reliant le nord au sud de la Kapisa. La zone d’opération se situe au sud de l’entrée de la vallée de Bedraou. Dans cette zone, où, selon les habitants, « ni les Russes, ni l’alliance du Nord n’ont jamais réussi à mettre les pieds », mille huit cents soldats et gendarmes, afghans et français, sont engagés.
Les premiers jours de l’opération ont permis le cloisonnement du terrain. Le 3ekandak de l’ANA assure les couvertures tandis que le BG Richelieu contrôle la partie Est, tout en patrouillant et en fouillant vers le sud-ouest. Pour sa part, le BG Allobroges descend vers le Sud, le long de l’oued Wadi et installe une base arrière. Les policiers pilotés par les gendarmes français assurent des barrages filtrant et se tiennent à disposition de la force pour effectuer des perquisitions ou des arrestations. Tout est presque en place : il ne reste qu’à fermer la zone en établissant un point de franchissement sur le Wadi. Le 3 février au matin, c’est chose faite avec la jonction des deux BG dans la passe de Jangali. Les sapeurs afghans et français chargés du déminage préalable des itinéraires, restent prudents. La découverte durant l’opération d’une dizaine d’IED, immédiatement détruits, leur donne raison.
L’effort des troupes déployées dans la zone consiste désormais à fouiller méticuleusement toutes les habitations. La population ne présente aucune hostilité, les insurgés semblent s’être fondus dans la population ou avoir quitté la zone.
La première journée de cette deuxième phase, essentiellement axée sur le ratissage des zones, parait décevante. Le soir, les compagnies s’installent dans les villages pour y passer la nuit, tout en maintenant une surveillance étroite de la zone d’action. Le lendemain et les jours suivants, les fouilles reprennent et les prises deviennent de plus en plus conséquentes: une vingtaine d’armes, des dizaines d’obus et de roquettes, plus d’un millier de munitions, des grenades, des dispositifs de déclenchement d’IED… La plus importante prise est réalisée par les Afghans du kandak 3 : vingt-et-un obus de mortier et un lanceur Chicom. Bien souvent, les insurgés propriétaires de cet armement ne sont plus dans les maisons. Quelques-uns sont interpellés au barragepar la police afghane.
Au bilan, cette opération permet de prendre pied dans une zone chèrement défendue par les insurgés. L’opération semble avoir désorganisé l’insurrection et devrait faciliter l’implantation des forces de défense et de sécurité afghanes. La valeur de l’arsenal saisi est estimée à plus de 11 000 dollars.
19 janvier : aux environs de 20h30, une compagnie du BG Allobroges est attaquée près du village de Tatarkhel, en vallée de Kapisa. Cette compagnie rejoint la FOB de Nijrab après avoir conduit une action de sécurisation dans la vallée d’Alasay au profit des OMLT et de l’ANA quand elle est prise à partie par un groupe d’insurgés. Au cours de cette action de harcèlement, un VAB est la cible d’un tir d’arme antichar. Deux soldats français sont gravement touchés, un autre très légèrement. L’élément Santé qui se trouve avec l’unité intervient aussitôt pour leur prodiguer les premiers soins et un hélicoptère est dépêché sur zone pour les évacuer. Malgré la rapidité des secours mis en place, un des militaires succombe à ses blessures avant son évacuation. Le deuxième, gravement atteint aux membres inférieurs, n’est pas en danger. Quant au troisième, il peut rejoindre son unité.
Environ 4 000 militaires français sont actuellement engagés en Afghanistan. En Kapisa et en Surobi, ils conduisent notamment des actions de soutien aux opérations de l’armée et la police afghanes.
13 février : l’opération Storm Rumbling 2 débute dans la nuit et va durer huit jours. Au total, plus de 150 soldats et policiers des forces de sécurités afghanes et 600 militaires français de la TFLF sont déployés pour prendre le contrôle de la dernière portion de l’axe Vermont, axe principal reliant la Kapisa à la région de Kaboul. L’enjeu est de taille : il s’agit de chasser les insurgés de cette zone afin de rétablir la libre circulation tout le long de la vallée de Tagab.
En action préliminaire, la TFLF met en place des appuis pour faciliter la progression du Détachement d’ouverture d’itinéraire piégé (DOIP) qui a pour mission de reconnaître les axes et sentiers qui seront empruntés par les soldats des BGAllobroges et Richelieu dans quelques heures. Appuyé par le sousgroupement tactique interarmes du BG Richelieu, la police afghane pénètre dans le village de Mirkhel. Des fouilles méthodiques ont lieu dans les habitations afin de déceler la présence d’insurgés et de mettre à jour les armes. La progression est lente dans ces zones très compartimentées qui s’étendent sur une profondeur de 9 km. Quelques heures plus tard, c’est le village de Payendarkhel qui est passé au peigne fin par le SGTIA Rouge. Deux compagnies de l’ANA, soutenues par les soldats français, prennent en tenaille la zone verte pour contrôler les mouvements le long de la route principale. Le 15 février à 9 heures, l’axe est enfin tenu grâce à l’action conjointe des BG Allobroges et Richelieu. Leur manœuvre combinée a permis de prendre le contrôle de la zone verte.
La présence de nombreux habitants témoigne de l’intérêt et de la confiance que la population porte envers les forces de sécurités afghanes et leurs alliés français. Cette rencontre est propice aux échanges : quels sont les besoins en denrées de première nécessité, comment améliorer le quotidien ? Les renseignements concernant la présence d’insurgés sont soigneusement pris en compte pour des fouilles ultérieures.
Cette zone reconquise permet à l’ANA et à la TFLF d’établir un périmètre de sécurité suffisant pour permettre la construction de postes de surveillance avec les éléments du génie, renforcés par les américains. Ces postes, bientôt armés par la police afghane, marquent la volonté de tenir durablement le terrain.
La logistique des insurgés est mise à rude épreuve. Cette semaine de recherches intensives met à jour de nombreuses caches d’armes : plusieurs centaines de munitions, des fusils, des roquettes et du matériel de fabrication d’IED sont découverts. Ces résultats attestent que la région constituait une zone refuge pour les insurgés.
Le lieutenant-general (UK) James Bucknall, adjoint au général commandant la FIAS, se déplace sur le terrain pour constater les progrès réalisés dans la zone française. Il constate que la libre circulation est rétablie le long de cet axe d’importance stratégique. Il souligne l’engagement de la France et le professionnalisme de ses soldats ainsi que l’excellente coopération avec les ANSF.
9 au 15 avril : opération Eternal Blacksmith. Dernière opération d’envergure planifiée pour l’état-major de la TFLF avant sa relève, Eternal Blacksmith vise à réduire les réseaux insurgés présents dans la vallée d’Alasay pour faciliter la liberté de mouvement de la population entre Alasay et les vallées avoisinantes. Six cents militaires français, issus principalement du GTIA Allobroges, et cinq cents militaires et policiers des forces de défense et de sécurité afghanes se déploient jusqu’aux contreforts nord-ouest de la vallée. Lors de la phase préparatoire, les unités françaises sont prépositionnées sur le col Shekut. Le kandak 31 de l’ANA, engagé au nord de Belda, a pour mission d’interdire la vallée d’Hassanabbat. Dans la nuit du 12 au 13, des équipes d’observation sont héliportées sur un point haut afin de préparer et d’appuyer l’engagement des unités en fond de vallée d’Alasay. Le 13 au matin, les unités du GTIA Kapisa et du kandak 33 progressent en fond de vallée et s’emparent de leur objectif avant de se désengager. Durant cette phase, quatre militaires français sont blessés.
Eternal Blacksmith permet la neutralisation de plus de 40 insurgés et la récupération d’une dizaine d’armes, fusils d’assaut et armes de poing, ainsi que de plusieurs centaines de munitions. Elle prolonge l’action entreprise avec Blacksmith’s Hammer dans la vallée d’Alasay et permet de prendre pied dans une nouvelle entrée de vallée.
Suite à l’opération Eternal Blacksmith, trois insurgés prennent la décision de déposer les armes. Ils livrent aux militaires français 3 fusils d’assaut AK47, 8 chargeurs, 240 cartouches et 2 gilets de combat. Se disant « fatigués des combats », ils souhaitent désormais « se consacrer à leurs cultures ».
10 avril : prise de commandement de la TF Osterode par le colonel Canitrot (511e RT).
12 avril : opération Snake's Nest.
20 avril : en fin d’après-midi, une compagnie du GTIA Surobi engagée dans une mission de contrôle de zone au Sud de la Kapisa participe à l’opération Endurance. Elle se trouve dans la région du village de Payendakhel lorsqu’un véhicule blindé est touché par l’explosion d’un engin explosif improvisé. Dix militaires français du 2e RIMa sont touchés par l’explosion. L’un décède sur place, trois autres sont sérieusement blessés et immédiatement pris en charge par l’équipe médicale. Évacués sur le COP Hutnik, à quelques kilomètres de là, ils sont transportés en hélicoptère vers l’hôpital militaire français de Kaboul. Le militaire décédé est le 56e militaire français mort en Afghanistan depuis 2001.
27 avril : le BG Richelieu inaugure le pont de Naghlu qui relie Surobi-ville à Tagab. Il fallait auparavant traverser le village de Naghlu et emprunter un pont construit sous l’ère soviétiqueet qui menaçait de céder. Financé par la Provincial Reconstruction Team américaine et soutenu par le BG Richelieu, ce projet apporte une réponse à l’augmentation de la circulation depuis l’ouverture et la sécurisation de l’axe Vermont.
Les sous-gouverneurs de Surobi et de Tagab, accompagnés du chef de corps du BG Richelieu et du représentant civil américain de la PRT, procèdent à l’ouverture officielle de la nouvelle passerelle. Le sous-gouverneur de Tagab salue les nouvelles possibilités d’échanges économiques qui s’offrent à présent aux deux districts. Son homologue de Surobi rappelle l’importance de cet ouvrage dans le cadre du développement local, notamment la possibilité d’acheminer et d’augmenter les ventes des productions agricoles de fruits et légumes. Ce pont, construit par les Afghans à leur profit, ouvre donc de nouvelles perspectives d’essor dans un contexte sécuritaire rendu plus favorable. Les militaires français œuvrent ainsi au quotidien, aux côtés des forces de sécurité afghanes, à ramener la stabilité et la sécurité, corollaire du développement.
13 mai : prise de commandement du BG Raptor par le colonel Sénétaire (1erRCP).
17 mai : prise de commandement de la TFLF 4 par le général Maurin (11e BP).
18 mai : la nuit commence quand, sur le COP 46, un militaire français décède et quatre autres sont blessés par l’explosion accidentelle d’une munition. Les militaires du 2eRIMa se préparent à embarquer dans leur véhicule blindé pour partir en patrouille dans le sud de la Kapisa quand a lieu l’explosion. La prévôté ouvre une enquête pour déterminer les circonstances exactes de cet accident.
21 et 22 mai : opération Toulon. Les soldats du BG Richelieu mènent un cinquième assaut par air en vallée d’Uzbeen. Leur mission consiste à appuyer le kandak 6 de l’ANA pour boucler et fouiller le village de Gaz-e-Sofia, au nord de la vallée. Au total, plus de 700 soldats du bataillon et des forces de sécurité afghanes sont engagés pour cette dernière opération conjointe du mandat. Le 21, les mouvements préliminaires s’organisent : reconnaissances de l’escadron et mise en place des éléments d’artillerie sur le COP Rocco. Le détachement d’ouverture d’itinéraire et la fouille opérationnelle spécialisée sont également mobilisés. Dans la nuit du 21 au 22, des éléments d’observation et d’appui du sous groupement tactique interarmes Vert, le kandak 6 et le poste de commandement tactique sont héliportés sur les hauteurs de la zone d’action. Après dix rotations, le dispositif de surveillance est en place. Des insurgés tentent d’approcher le dispositif : les tirs d’artillerie et des tireurs d’élite les en empêchent.
Ces actions permettent la découverte d’importantes ressources, notamment de plusieurs centaines de munitions et d’une bombe d’origine soviétique de 250 kg qui nécessite l’intervention des sapeurs du bataillon. Il faut attendre la nuit pour que commence la phase toujours délicate, mais réussie, de désengagement par exfiltrations héliportées et par véhicules blindés. Pour le chef de corps du BG Richelieu, « la conduite de l’action démontre la détermination de l’ANA et l’engagement sans faille des soldats du bataillon qui resteront tenaces et imprévisibles jusqu’à leur dernier jour de présence ».
1er juin : prise de commandement de la TF Musketeer 5 par le lieutenant-colonel Beutter (3e RHC).
En Kapisa, un militaire français est tué au cours d’un accrochage pendant une opération de reconnaissance et de recherche de caches d’armes conduite par l’ANA et le BG Raptor. Trois autres militaires sont blessés : deux touchés par des tirs ennemis et le troisième superficiellement blessé au cours de l’action. Le militaire décédé est un caporal-chef du 17e RGP. Il s’agit du 59e militaire français mort en Afghanistan depuis 2001.
8 juin : prise de commandement du BG Quinze Deux par le colonel Jeand’heur (152e RI).
8 au 13 juin : la TFLF mène, en appui de la 3e brigade de l’ANA, l’opération OqabBehar VII centrée sur la vallée de Jegdalay et la Highway 7, dans le district de Surobi. S’insérant dans une manœuvre à l’échelle de la RC-Est impliquant plus de 1 800 militaires des TF Bronco, Red Bulls et Duke ainsi que le 201e corps de l’ANA, cette opération a pour but d’interdire tout mouvement insurgé du Pakistan vers Kaboul et de neutraliser les éléments résiduels de l’insurrection dans les vallées de la Surobi. Toutes les unités françaises et afghanes engagées manœuvrent et saisissent leurs objectifs conformément à la planification, malgré les conditions extrêmes de cette région désertique. La première phase consiste à cloisonner la zone. Pour cela, les troupes se déploient pour contrôler les principaux axes de communication de la région, empêchant ainsi les insurgés de s’y infiltrer mais également d’en sortir. Préservant la surprise, un assaut héliporté est mené sur trois objectifs simultanément dans la nuit du 8 au 9. Cet assaut par air est complété avec la prise d’objectifs par les unités terrestres le long de la Highway 7 et de la route Tora-Jegdalay. Au cours de la seconde phase, du 9 au 11, un kandak appuyé par la section GCP et la 3e compagnie du BG Raptor, procèdent à des fouilles de compounds. Ces dernières mettent à jour deux caches d’armes regroupant une centaine de munitions de divers calibres, de la roquette de 82mm aux cartouches de PKM. Dans le même temps, des patrouilles sur la Highway 7 sont menées par deux kandaks et interdisent son accès aux insurgés. Cette opération met en valeur la parfaite coordination entre les unités de la coalition et les unités afghanes ainsi que le degré de maturité atteint par ces dernières. Les résultats n’ont pu être obtenus que grâce à une planification réaliste, une coordination étroite de toutes les fonctions opérationnelles et la prise en compte à tous les niveaux du partenariat franco-afghan.
4 juillet : dissolution de la brigade des OMLT.
12 juillet : visite du président de la République.
13 juillet : en fin de matinée, des éléments du GTIA Kapisa sont engagés dans une mission de sécurisation d’une shura près du village de Joybar, à quelques kilomètres au nord de Tagab. Ils sont en appui d’une équipe environnement du GTIA et d’une équipe de reconstruction américaine lorsqu’à lieu un attentat suicide perpétré par un soldat afghan. Pour les militaires français, c’est l’attaque la plus meurtrière depuis 2008 et surtout la démonstration d'une nouvelle tactique des insurgés qui essuient des revers sur le terrain. Cinq militaires français sont tués et leur interprète grièvement blessé. Quatre autres soldats sont également blessés, dont un très gravement, ainsi que trois civils afghans, dont une adolescente afghane.L’explosion est suivie par une prise à partie violente de tirs insurgés pendant une vingtaine de minutes. La Force de réaction rapide est déclenchée avec deux sections du GTIA Raptor. Une patrouille mixte, Gazelle et Tigre, est engagée en appui, ainsi qu’un chasseur F16 de la coalition. Les véhicules américains appuient la riposte coordonnée des éléments du GTIA, des hélicoptères et du chasseur. Les blessés sont évacués vers la base de Tagab puis héliportés vers les hôpitaux militaires français et américains de Kaboul etBagram.L’interprète afghan décède à l’hôpital militaire français de Kaboul des suites de ses blessures.Les cinq militaires français tués appartiennent au GTIA Kapisa et à la brigade La Fayette : un lieutenant et un adjudant du 1erRCP, deux adjudants du 17e RGP et un caporal-chef du SIRPA Terre images. Leur décès porte à 69 le nombre de militaires français morts en Afghanistan depuis 2001.
Dans la nuit du 13 au 14 juillet, un élément composé de forces spéciales de la brigade La Fayette et de policiers afghans est engagé dans le cadre d’une patrouille conjointe avec la police locale en vallée d’Alasay.
Il s’agissait pour la police locale afghane de s’approprier une zone en cours de sécurisation. Une vingtaine de militaires français et une dizaine de policiers afghans étaient engagés dans l’opération.
Vers 5h30, un élément, qui avait établi une position de surveillance dans la zone du wadi, détecte deux groupes d’insurgés à environ 200 mètres à l’Est et au Sud de sa position. Un combat s’engage.
Vers 6h20, un des commandos est mortellement blessé par un tir d’arme légère d’insurgé.
Rapidement, un chasseur de la coalition intervient et neutralise le tireur ennemi.
Vers 10h00, sous la protection d’un tir d’artillerie, et d’une patrouille Tigre, avec l’appui d’une vingtaine de policiers du village de Shekut qui les guide, le groupe commando arrive à s’exfiltrer.
La force de réaction rapide du GTIA Kapisa et les compagnies afghanes positionnées à Tagab et dans le poste de Shekut se déploient pour récupérer le groupe qu’ils rejoignent vers 11h30.
L’opération visait à permettre aux policiers afghans de poursuivre la sécurisation de la vallée d’Alasay dans la suite d’une importante opération conduite par la brigade La Fayette. Depuis l’hiver dernier, la brigade française a conduit plusieurs opérations dans le Sud de Kapisa et en Alasay pour permettre le déploiement de la police afghane avec l’établissement de postes pour la police nationale ou la police locale.
Le militaire décédé est un officier marinier, second maître du commando Jaubert de Lorient.
Il s’agit du 70ème militaire français mort en Afghanistan depuis 2001.
22 au 30 juillet : l’opération Rapier se déroule dans la vallée d’Uzbeen et les vallées adjacentes de DaramDaram et du Metharlam. Conduite conjointement par les PC tactiques de la TFLF et de la 3e brigade de l’ANA, cette opération majeure vise à contrôler et fouiller la vallée pour désorganiser les réseaux insurgés établis dans les villages de Yakhdand, Gaze Sufla et Gaze Ulya. Les kandaks 2 et 6, en partenariat avec le GTIA Quinze Deux renforcé de la compagnie armée par le 2e REP, montrent leurs aptitudes à durer et à tenir le terrain en relançant conjointement leurs actions tout au long de cette opération.Dans un premier temps, l’action du SGTIA Saphir (BG Quinze-Deux) et du kandak 36 à l’ouest, dans la vallée de DaramDaram et celle de la TFThunderbirds à l’est, dans le Métharlam, canalisent les insurgés vers Uzbeen. La deuxième phase se déroule par l’unique piste d’accès à la vallée de Yakhdand, du fait des conditions météorologiques défavorables dans cette région de moyenne montagne. Les JTAC du régiment étranger parachutiste, le SGTIA Onyx du BG Quinze-Deux et les éléments ISTAR (Intelligence, Surveillance, Target Acquisition, Reconnaissance) se mettent en place sur différents sommets afin de renseigner les unités qui se déploient autour des villages.
Les groupes d’insurgés, après une tentative d’infiltration sanctionnée par les feux de l’artillerie, sont contraints d’abandonner toute action coordonnée dans la vallée.
Les opérations de contrôle et de fouille des trois villages se déroulent sans incident démontrant aux populations locales que l’ANA agit avec une totale liberté d’action. Une vingtaine d’insurgés sont neutralisés. Le bilan des saisies d’armement, assez faible, montre que cette région régulièrement contrôlée est dorénavant facilement accessible à l’ANA, ce qui confirme sa capacité à assurer la sécurisation de la Surobi.
9 octobre : prise de commandement de la TF Taillefer par le lieutenant-colonel Césari(7e RMAT).
15 octobre : prise de commandement de la TFLF 5 par le général Palasset (1er BM).
7 novembre : prise de commandement du BG Tigerpar le colonel Gouriou (27e BCA).
20 novembre : opération Crossbow.
30 novembre :prise de commandement de la TF Musketeer 6 par le lieutenant-colonel Cirée(1erRHC).
5 décembre : exercice de validation du Kandak 34 avant déploiement sur la FOB Gwan.
9 décembre: prise de commandement du BG Picardie par le colonel Gros (1erRI).
16 janvier : pôle Stabilité du projet d'électrification de la Kapisa.
24 janvier : un premier Antonov ramène des véhicules.
12 février : transfert de responsabilité du district de Surobi.
16 février : désengagement des drones Harfang au Dét.Chasse de Kandahar.
18 avril : désengagement du BG Picardie.
5 avril : prise de commandement de la TF Voie Sacrée par le colonel Lecubain (516e RT).
14 avril : prise de commandement de la TFLF 6 par le général Hautecloque-Rays (2e BB).
7 mai : prise de commandement du BG Steel par le colonel de Larouzière (16e BC).
25 mai : visite de François Hollande, président de la République.
30 mai : prise de commandement de la TF Musketeer 7 par le lieutenant-colonel Mouret (1er RHC).
4 juin : prise de commandement du BG Wild Geese par le colonel Haberey (92e RI).
6 juin : quatre militaires français sont tués au cours d’un attentat suicide et cinq autres blessés, dont trois grièvement.
28 juin : désengagement de la COP Uzbeen.
10 juillet : désengagement des Mirage 2000D au Dét.Chasse de Kandahar.
3 septembre : opération Gyrfalcon 21. Près de cent militaires français de la Task Force La Fayette (TFLF) appuient une opération des forces de sécurité afghanes (ANSF) en Kapisa, au carrefour des trois vallées d’Afghanya, de Ghayn et de Pacha Ghan. L’opération Gyrfalcon 21 a pour objectif la tenue d’une shura (assemblée traditionnelle) rassemblant les chefs de la police locale afghane (ALP) et la réalisation d’une action civilo-militaire (ACM) dans une école du village de Garay. Il s’agit donc de reconnaître l’axe, d’appuyer les ANSF et de sécuriser le retour sur la base opérationnelle avancée (FOB) de Nijrab. Cette opération a été planifiée et conduite par le kandak 33 de l'ANA conseillé par les militaires français de son Advisory Team (AT). Le SGTIA Bleu du BG Acier, des éléments du bataillon d’hélicoptères de Kaboul et le détachement d’ouverture d’itinéraires piégés interviennent en appui des ANSF.
Le DOIP reconnait la route menant au carrefour des trois vallées. C’est alors qu’un sapeur identifie un objet suspect. Les engins du DOIP interviennent, décèlent puis neutralisent un engin explosif improvisé (EEI). Les militaires du BG Acier se mettent ensuite en place le long de l’axe afin de sécuriser la progression de l’ANA jusqu’au carrefour.
Présidée par le colonel Jilani, chef du kandak 33, la shura réunit les chefs des ALP des vallées pour faire le point sur la situation sécuritaire dans leur zone. En parallèle, le kandak 33 conduit une action civilo-militaire au profit de l’école, avec la distribution de matériel scolaire : tables, cahiers et stylos fournis par les sapeurs français. Ces actions de proximité participent à l’intégration des forces de sécurité afghanes dans leur environnement et à l’entretien de bonnes relations avec la population.
Gyrfalcon 21 confirme la capacité des ANSF à assumer de manière autonome les différentes étapes d’une opération (planification et conduite). Elle illustre la bonne coopération opérationnelle entre l’ANA et les forces de police afghanes, essentielle à la reprise à leur compte de la sécurité de la population afghane.
6 septembre : transfert du Dét.Chasse de Kandahar à un détachement de l’armée belge.
30 septembre : désengagement de la FOB Tagab. Les 130 derniers soldats du BG Acier de la TFLF quittent la base opérationnelle avancée de Tagab, étape importante dans le désengagement de la France en Afghanistan et concrétisation du niveau d’autonomie des forces de sécurité afghanes. Une partie de ces soldats vont relever des éléments stationnés sur la FOB de Nijrab, les autres rentreront en France dans les semaines à venir.
Un détachement de liaison, fort d’une vingtaine de militaires, reste sur place pour continuer la mission de soutien aux forces afghanes. Il est chargé de faciliter la mise en œuvre d’appuis feu artillerie et aérien et d’assurer la liaison avec le détachement américain installé sur la FOB.
Le succès du désengagement de la FOB Tagab, une manœuvre tactique et logistique compliquée et dangereuse, reposait sur une planification, une organisation et une conduite de la manœuvre rigoureuse et minutieuse. Elle se déroule en parfaite coordination avec nos alliés afghans et de l’ISAF.
Depuis la mi-août, près de 350 militaires ont quitté la FOB. Six convois logistiques ont été nécessaires pour assurer le redéploiement des troupes et de leurs matériels de Tagab vers Nijrab et Kaboul, soit près de 200 conteneurs et véhicules.
Dans la journée du 30, le général Éric Hautecloque-Raysz, commandant la TFLF se rend sur la FOB pour saluer ce dernier détachement et rendre hommage aux les militaires français qui s’y sont succédé et ont combattu, notamment dans les vallées d’Alasay et de Bedraou. En effet, les premiers soldats français à s’être installés dans la FOB Kushtbach, en 2007, appartenaient à une équipe OMLT. Depuis 2008, près de dix bataillons se sont succédé, dont le noyau était constitué par les régiments et bataillons suivants : 8e RPIMa, 27e BCA (à deux reprises), 3e RIMa, 13e BCA, 21e RIMa, 7e BCA, 1er RCP et 16e BC.
C’est une page qui se tourne après plus de quatre années d’engagement continu en Kapisa, quatre années qui ont permis aux ANSF de monter en puissance puis de s’implanter progressivement dans une zone jusque-là occupée par les insurgés, de la contrôler et de favoriser le rétablissement d’un État de droit.
C’est grâce au courage et à la détermination des soldats français, engagés jour après jour aux côtés des soldats afghans, dans le cadre du mentoring ou dans le cadre de missions de sécurisation, que les forces françaises partent avec le sentiment du devoir accompli.
Cinquante-six militaires français ont été tués en Kapisa.
Les forces de sécurité afghanes, fortes d’environ 4 000 hommes, sont désormais capables de planifier et de conduire des opérations de sécurisation et de patrouille de façon autonome. Tous ces progrès ont permis d’aboutir à l’inscription de la province de Kapisa au processus de transition annoncé par le président Karzaï le 13 mai.
Le désengagement de la FOB de Tagab est une étape importante dans le désengagement des unités françaises ordonné par le président de la République et dans le processus de transfert de la Kapisa aux autorités afghanes.
6 octobre : départ de quatre hélicoptères Gazelle.
11 octobre : prise de commandement de la TF KOUFRA par le colonel Gasançon (6e RMAT).
29 octobre : départ de quatre hélicoptères de manœuvre.
4 novembre : la prise d’armes du transfert d’autorité, présidée par le général de corps d’armée de Bavinchove, en présence d’autorités civiles et militaires afghanes, a lieu sur la place d’armes du camp de Warehouse entre le colonel Gilles Haberey, chef de corps du 92e RI et le colonel Bertrand Joret, chef de corps du 35e RI. Le bataillon Aquitaine est ainsi baptisé en référence aux traditions du 35e RI dont sont issus majoritairement les éléments qui le composent, Aquitaine ayant été le nom qu’il porta pendant la majeure partie de son histoire.
Engagé depuis le 4 juin, le BG Wild Geese, articulé autour du 92e RI avec le 1er RIMa, le 68e RAA, le 31e RG et des éléments du GSBdD de Clermont-Ferrand, a eu pour principale mission de conduire le désengagement des troupes françaises du district de Surobi tout en accompagnant les kandaks dans leur accession à la pleine autonomie opérationnelle. Les soldats du BG Wild Geese, procèdent au transfert des postes de combat avancés d’Uzbeen et d’Anjiran en juin et juillet, et de la FOB Surobi le 31 juillet. Il se réarticule ensuite sur le camp de Warehouse où il poursuivit son mandat en tant que force d’intervention rapide au profit des forces armées afghanes, tout en prenant la charge de la protection du camp.
Désormais rattaché au NCC, le bataillon Aquitaine est armé par le 35e RI et renforcé par les sapeurs du 19e RG et les artilleurs du 1er RA ainsi que par des maîtres-chiens du 132e BCAT. Sa mission est d’appuyer et de sécuriser les opérations de désengagement des forces françaises en Afghanistan tout en assurant des missions de sécurisation d’emprises telles que les camps de Warehouse et de Naghlu.
20 novembre : à 10 heures a lieu la cérémonie officialisant le transfert de la base opérationnelle avancée de Nijrab au 201e corps de l’armée nationale afghane. Le départ des soldats français marque la fin des opérations françaises en Kapisa et le retrait des troupes participant directement aux actions de combat en Afghanistan. Jusqu’à cette date, cinq cents militaires étaient présents sur la FOB : les derniers soldats du BG Acier, des conseillers du kandak 33 et des éléments de la TFLF. À l’issue de la cérémonie, les militaires français rejoignent le camp de Warehouse, à Kaboul, avant de rentrer en France d’ici la fin de l’année. Il s’agit principalement de soldats du 16e BC, du 13e RG et du 19e RG.
Le désengagement de la FOB de Nijrab s’est parfaitement déroulé. L’ensemble du matériel présent sur la FOB a fait l’objet de plusieurs convois logistiques vers Kaboul. Il sera rapatrié vers la France dans les mois à venir.
Les derniers éléments français encore présents à Naghlu et à Mahmud E Raqi seront désengagés dans les prochains jours. Il s’agit des AT des kandak 34 et 35 et d’un détachement de liaison.
Les militaires français opèrent en Kapisa depuis l’été 2008, lorsqu’un GTIA a été déployé pour permettre l’implantation de la 3e brigade du 201e corps de l’ANA et des OMLT chargées d’accompagner sa montée en puissance.
Le premier GTIA déployé sur les bases de Tagab et de Nijrab succédait à un contingent américain. En hiver 2008 et au printemps 2009, des opérations d’envergure permettent la construction de trois postes avancés en vallée d’Alasay et l’installation de postes de combat et de contrôle le long de l’axe Vermont, ce qui permet aux forces de sécurité afghanes de reprendre pied dans ce sanctuaire insurgé.
La brigade française Task Force La Fayette, crée le 1er novembre 2009, est placée sous les ordres du commandement régional Est (RC-E). Les unités françaises déployées en Surobi et Kapisa sont rassemblées sous un même commandement. Les OMLT françaises déployées dans les provinces du Wardak et du Logar, redéployées en Surobi et Kapisa, permettent ainsi le mentoring de la totalité de la 3e brigade afghane.
Au printemps 2010, les militaires français concentrent leurs efforts avec l’armée afghane, dans le sud de la Kapisa, pour repousser les forces insurgées et renforcer les postes et bases de l’ANA. Les opérations Synapse et Hope 4 Reaction permettent de renforcer le contrôle le long de l’axe Vermont. Fin 2010, une OMLT supplémentaire est mise en place par la France pour conseiller les unités supplémentaires de la 3e brigade dans sa montée en puissance.
Fin 2010 et début 2011, les militaires français conduisent une campagne d’opérations, avec en particulier la jonction entre les éléments du nord de la Kapisa et du sud, qui se fait le 15 février 2011 lors de l’opération Storm Rumbling. Les progrès réalisés par les soldats afghans permettent aux militaires français d’adapter leur mode d’accompagnement. Les brigades afghane et française établissent un partenariat entre leurs unités pour opérer conjointement. Dorénavant, les militaires français se placent en appui des soldats de l’ANA qui opèrent en première ligne.
Le désengagement du dispositif français commence à l’automne 2011, avec le transfert des premières emprises aux ANSF. Aujourd’hui, sur 6 000 hommes des forces afghanes déployés en Kapisa et Surobi, environ 4 000 le sont en Kapisa, dont 2 200 militaires et 1 800 policiers (nationaux et locaux). Les forces afghanes sont capables de planifier et de conduire les opérations de sécurisation de façon autonome. Tous ces progrès ont permis d’aboutir à l’inscription de la province de Kapisa au processus de transition et à la cérémonie officielle du 4 juillet 2012.
Intervenant après le désengagement de la FOB de Tagab, le 30 septembre dernier, le transfert officiel de la FOB Nijrab marque le départ des derniers éléments du BG Acier et de la TFLF. Cette cérémonie marque la fin de l’appui direct aux opérations des ANSF et donc une autonomie renforcée de celle-ci dans la province.
25 novembre : la cérémonie de transfert de la zone de responsabilité de la TFLF 6 à la 3e brigade de l’ANA marque le désengagement de la brigade La Fayette en Afghanistan. En présence de Monsieur Bajolet, ambassadeur de France, du général de corps d’armée de Bavinchove, chef d’état-major de l’ISAF et commandant l’opération Pamir, du général Mayville, commandant le Regional Command East, du général Waziri, commandant le 201e corps, du général Barakatullah, commandant la troisième brigade de l’ANA et du général Hautecloque–Raysz, commandant la TFLF 6, la cérémonie a marqué la fin de la mission de la TFLF 6 sous les ordres du RCE. Ce transfert marque également le désengagement de la brigade La Fayette après plus de trois années en Kapisa et Surobi. L’occasion pour le général Mayville, commandant le RCE, de saluer la qualité du travail effectué et de rendre un vibrant hommage aux soldats français qui se sont battus, avec abnégation et jusqu’au sacrifice suprême, pour la liberté du peuple afghan : « TFLF has made significant progess in the RC EAST campaign during course of its deployement, and TF has made irreversible progress towards ANSF development as well as security in the Kapisa province… Today, the 3rd ANA brigade is one of the most capable ANA brigades in RC-East. To the soldiers and leaders of TF La Fayette : it has been a privilege to fight alongside you. Thank you for your tremendous accomplishments and sacrifices. »
Dernier mandat des forces françaises engagées en Kapisa Surobi, la TFLF 6 est l’héritière des brigades précédentes. Au fil des années, et depuis 2009, de nombreux projets ambitieux ont été réalisés autour des trois axes d’efforts qu’ont été la sécurité, la gouvernance et le développement. Le projet d’électrification d’une partie de la province de Kapisa aura ainsi permis de fournir de l’énergie à plus de 12 000 habitants à travers la province. Plus de 800 projets d’actions civilo-militaires ont été menés pour aider au développement et faciliter la vie des populations et de son administration. La plus belle réussite aura été la montée en puissance de la 3e brigade ANA, que la TFLF a accompagné durant trois ans. Durant cette période, près de 20 000 soldats se sont succédé dans la province de Kapisa et le district de Surobi, au sein des deux groupements tactiques interarmes déployés, du bataillon d’hélicoptères et des éléments organiques de la brigade.
Aujourd’hui, les ANSF sont désormais capables de concevoir, planifier et conduire toutes leurs opérations en autonomie. La France, à travers la TFLF, a tenu ses engagements vis-à-vis de ses alliés de la coalition et des forces de sécurités afghanes, en restant présente jusqu’au bout. En transférant la responsabilité de cette zone aux forces de sécurité afghane, elle achève sa mission avec le sentiment et la fierté du devoir accompli.
La majorité des soldats français sont à présent concentrés sur les camps de Warehouse et de Kaboul International Airport pour finir l’opération logistique de rapatriement des matériels français. La France reste fidèle à ses engagements vis-à-vis de ses partenaires, notamment à travers le commandement de l’aéroport international de Kaboul, mais aussi par sa participation aux missions de formation de l’ANA et au sein des différents états-majors de l’ISAF, et enfin avec le groupement médico-chirurgical de KAIA.