Message de l'amiral Guillaud, chef d’état-major des armées, à l’occasion de la fin du désengagement des forces engagées en Kapisa et en Surobi
Soldats, marins, aviateurs et personnel civil des armées françaises auxquels j’associe les gendarmes ayant servi en Afghanistan. A l’heure où le désengagement des forces participant plus directement aux combats est achevé et la manœuvre logistique associée en bonne voie, je tiens à saluer votre action et le succès de notre mission en Kapisa et Surobi depuis 2008.
En 2001, la France s’est engagée en Afghanistan pour marquer sa solidarité vis-à-vis de son allié américain, en éradiquant les terroristes d’Al Qaïda et le régime leur permettant de prospérer.
Cet objectif atteint, la France est restée pour permettre à l’Etat afghan de recouvrer sa pleine souveraineté, contribuant à la stabilité régionale et, ainsi, à la sécurité internationale. C’est le sens de la mission que nous avons conduite à partir de 2008. Il s’agissait en particulier de soutenir la normalisation sécuritaire des zones dont nous avions la responsabilité, en transférant progressivement cette responsabilité aux armées et aux forces de sécurité afghanes. Pas après pas, à notre contact et avec notre appui, les forces afghanes ont appris beaucoup de nous ; elles ont acquis la capacité de conduire des manœuvres et mènent désormais seules de vastes opérations visant à maintenir la sécurité que nous sommes parvenus à établir par nos efforts, payés avec le prix du sang.
Notre succès, votre succès, a permis de nous désengager de la zone de Kapisa et Surobi, en coordination avec nos alliés et nos partenaires afghans. Nous sommes désormais redéployés sur Kaboul où la mission continue, sous une autre forme mais toujours en appui des autorités afghanes et au sein de la coalition dans laquelle nous agissons depuis le début.
Durant ces cinq années, les armées ont fait preuve des qualités qui leur sont chères : engagement total, dévouement et fraternité, abnégation et pugnacité, don de soi, parfois jusqu’au sacrifice ultime.Vous devez être fiers du travail accompli sur place et du niveau atteint par les forces afghanes aujourd’hui. Vous devez également
être fiers d’avoir honoré les engagements de la France vis-à-vis de ses alliés, lui permettant ainsi de continuer à peser.
Enfin, vous devez êtres fiers devant notre Nation qui honore ses fils morts en Afghanistan et ceux blessés dans leur chair, dans
leur combat pour nos valeurs et la lutte contre le terrorisme.
Vous avez fait honneur aux Armées françaises. Vous avez fait honneur à la France. Je sais pouvoir continuer à compter sur vous pour la poursuite de la mission en Afghanistan.
À Paris, le 18 décembre 2012.