Le 18 septembre, le général Schmitt, chef d’état-major des armées, remet au général Roquejeoffre qui vient d'être désigné commandant des forces en Arabie Saoudite, une directive particulière fixant la mission de la force Daguet :
« Votre mission s’inscrit :
Elle consiste :
Une première réunion, le 20 septembre, révèle que les Saoudiens envisagent de subordonner la division Daguet au commandement de la zone Nord (CRK). Après discussions, il est décidé que la force française restera sous commandement national et ne passera sous commandement de la zone Nord que pour une mission bien précise, dans le cas d’une attaque irakienne, et seulement après décision du président de la République. Le général Roquejeoffre obtient des Saoudiens que la division Daguet ne tienne pas un secteur de Défense, en position statique : elle sera donc en réserve mobile de zone 2. L’élément décisif de ce choix a été l’originalité et les capacités intrinsèques de la division légère blindée renforcée d’hélicoptères antichars. Les implantations initiales de la division Daguet sont définies dès le 21 septembre, pour un déploiement du 29 septembre au 5 octobre. Le Groupement de soutien logistique avant s’installe à CRK (la Cité du roi Khaled) et la division Daguet à l’ouest de Hafar-al-Batin, à l’exception du 5e RHC qui se déploiera sur un aérodrome proche de CRK.
La division Daguet commence son entraînement le 5 octobre (et même le 29 septembre pour le 5e RHC).
Le 8 octobre a lieu le premier point-presse du commandement des éléments français.
Le 19 octobre, le ministre de la Défense donne des instructions concernant la mission défensive des forces terrestres:
- 1er type de mission :
Couvrir le dispositif allié à l’ouest, face à une attaque venant du nord à hauteur d’Arenas (ou au sud de la route est-ouest passant par Hafar-al-Batin), en mesure de mener un combat de défense mobile jusqu’à hauteur du camp du roi Khaled, à interdire dans tous les cas.
- 2e type de mission :
Conduire des réactions offensives préparées au profit des unités installées au nord d’Hafar-al-Batin, avec lesquelles des liaisons humaines sûres auront été établies, et interdire le camp du roi Khaled dans tous les cas.
Le 4 janvier est diffusée une directive sur les mesures de sauvegarde face à la menace terroriste, devenue très intense depuis le 30 décembre et qui pèsera jusqu’à la fin de la phase offensive, notamment à Ryad.
La résolution 678 de l’ONU, signée le 29 novembre, donne à l’Irak jusqu’au 15 janvier pour se retirer du Koweït, et autorise l’emploi de la force pour le cas où l’Irak n’obtempère pas.
Le 16 janvier, la phase défensive prend fin. L’autorisation d’engagement des forces Daguet est donnée par le président de la République.
La phase offensive « active » débute le 16 janvier, après une préparation commencée le 19 octobre.
Le 16 janvier à 21h33, le chef d’état-major des armées transmet les ordres concernant les opérations offensives. La division Daguet doit être placée, avec les éléments logistiques prévus pour son soutien, sous contrôle opérationnel du XVIIIe corps d’armée américain pour l’exécution des missions suivantes:
Le 17 janvier, la division Daguet se déplace de la zone de Miramar vers la ZDA baptisée Olive, au nord de Rafah.
Le 25 janvier, les garde-frontières qui font face à la division Daguet commencent à se replier.
Le 2 février, une patrouille du 2e REI a pris à partie un élément irakien près du poste frontière de Markaz-al-Batin. Un tir du 11e RAMa a été déclenché.
Le 13 février, un premier prisonnier est fait par la division Daguet.
Le 15 février, le Premier ministre, Michel Rocard et le ministre de la défense, M. Joxe inspectent les forces à Rafah et Al-Hasa.
Le 17 février, la division Daguet reçoit l’autorisation d’engager en reconnaissance :
Le 20 février, les missions de la force Daguet sont enrichies. Pour les forces terrestres, c’est à dire la division Daguet, il s’agit, en plus et toujours sous le contrôle opérationnel du XVIIIe corps d’armée américain :
Ensuite, dès l’engagement des forces françaises :
Le groupement logistique (GSL Daguet) est scindé à l’avant en deux parties: une dans la zone des dépôts de CRK, l’autre dans la zone d’appui logistique (ZAL).
Il doit :
Le 21 février, reconnaissance HAP et HAC des zones Nord et Ouest au-delà de la frontière : deux véhicules irakiens, un abri et une casemate sont détruits.
Le 22 février, destruction d’éléments de reconnaissance irakiens et de guerre électronique par les HAP et HAC de la division Daguet. Des éléments du 2e REI s’emparent du point de passage Natchez.
Le 23 février, la division Daguet conquiert un espace de manœuvre à la hauteur de la frontière. Les hommes du génie (Français et Américains) aménagent les pistes d’accès à Natchez.
À 20 heures, le dispositif d’attaque est en place :
À 23h30, la division Daguet est informée de l’autorisation du président de la République d’engager la phase terrestre.
Le 24 février, à 5 heures, la division Daguet passe à l'offensive.
Le 24 février, Pierre Joxe, ministre de la Défense, annonce que les militaires français iront rouvrir l’ambassade de France à Koweït-City.
Le 25 février au soir, l’aérodrome et le carrefour d’As Salman sont conquis par la Division.
Le 26 février, dans un discours, le président de la République confirme la percée française en territoire irakien.
Le 28 février, les opérations offensives sont arrêtées. La 45e division irakienne est détruite et le bilan de ses pertes est le suivant:
À 13h30, l’opération de réouverture de l’ambassade se termine par une cérémonie aux couleurs.
Le détachement de Koweït-City doit rétablir la souveraineté de la France (ambassade), assurer la dépollution, la remise en ordre et la sécurité de l’ambassade et de ses enceintes, participer à l’aide humanitaire au profit des Koweitiens dans les domaines de la dépollution (dé-piégeage et déminage) et de la santé (soins aux malades et blessés, hygiène et lutte contre les épidémies).
Le 1er mars, les activités de dépollution et de déminage commencent. Elles se poursuivront jusqu’au 15 mai.
Au 28 avril, le bilan de ces activités se monte déjà à :
La rencontre est fixée à Safwan, en Irak, le 3 mars. La délégation irakienne accepte tous les termes du texte proposé, sauf l’interdiction de vol imposée à tous ses aéronefs. L’Irak obtient de pouvoir faire voler les hélicoptères pour des missions humanitaires.
Le cessez-le-feu est effectif le 12 avril, après que la résolution 687 du Conseil de sécurité ait été acceptée par les Irakiens.
Le 6 mars, certaines modalités sont arrêtées : il est, entre autres, décidé que la division Daguet se retirera de l’Irak en même temps que le XVIIIe corps d’armée américain, se regroupera à CRK puis sera rapatriée vers la France.