La vocation d’Éric Nachez lui vient avec son entrée en 6e au collège militaire d’Autun. Elle s’affirme ensuite alors qu’il poursuit sa scolarité au sein des lycées militaires de Saint-Cyr et de La Flèche. C’est donc tout naturellement qu’il intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, en 1986. À l’issue, il rejoint l’École d’application du génie d’Angers.
Au mois de juin 1990, le lieutenant Nachez choisit de servir au 6e régiment étranger de génie, il y commande la 1re section de la 2e compagnie. Deux mois plus tard, alors que les troupes de Saddam Hussein ont envahit le Koweït, le 6e REG part pour l’Arabie Saoudite. Les sept mois passés dans le désert constituent pour le lieutenant Nachez une étape initiatique. Il y fait l’expérience d'un affrontement entre forces symétriques. Les engagements auxquels il participera ensuite (Cambodge, Balkans) furent une opposition entre forces asymétriques (guerre des mines, guerre de snipers). Ces conflits lui ont permis de se fabriquer d’autres souvenirs et ainsi de ne pas ressasser ceux d’une guerre passée.
Si l’engagement actuel en Afghanistan, avec ses morts et ses blessés, contraint à relativiser l’expérience de la guerre du Golfe, le colonel Nachez témoigne de ce qui est plus qu’un regret, presque une blessure: que dans les plis du drapeau du 1er REG ne figure pas l’inscription « Daguet 1990-1991 ». En effet, à la création du 1er REG, en 1999, la filiation directe avec le 6e REG n’a pas été reconnue, bien qu’il s’agisse du même régiment chargé de remplir la même mission avec les mêmes hommes et la même subordination. Pour nombre d’anciens de la division Daguet, cette décision est ressentie comme la privation d’une part de leur passé.