Biographie de Loïc Gagnaire

Fils d’un sous-officier de la Coloniale, Loïc Gagnaire grandit dans une famille marquée par les conflits mondiaux. À l’issue de sa scolarité, il se tourne naturellement vers le métier des armes.

En février 1977, il intègre la 81e promotion de l’école des sous-officiers d’active de Saint-Maixent. Désireux de mettre à profit son baccalauréat scientifique et de concrétiser ses rêves d’aventure et de voyage, Loïc Gagnaire choisit l’artillerie et les troupes de Marine. Observateur et topographe, sa première affectation le conforte dans son choix. Le 9e RAMa de Trèves, régiment au passé glorieux, entretient un état d’esprit et une qualité des relations humaines qui marquent le jeune sous-officier.

Le sergent Gagnaire s’oriente rapidement vers une carrière d’officier et réussit le concours d’entrée à l’école militaire interarmes. Il y intègre la promotion Centenaire (EMIA 1981-1982). À sa sortie, le sous-lieutenant Gagnaire choisit à nouveau l’artillerie de Marine. En septembre 1983, il rejoint le 3e RAMa à Vernon et suit son unité lorsqu’elle est transférée à Verdun. S’il apprend le métier d’officier d’artillerie au 3e RAMa, le lieutenant Gagnaire voit se concrétiser ses espérances et ses désirs d’aventure en 1986, quand il est muté au 23e bataillon d’infanterie de Marine de Dakar. Chef de section puis adjoint d’unité, il découvre la culture des engagés volontaires et le service outre-mer dans des conditions parfois spartiates et inimaginables de nos jours. En 1988, le capitaine Gagnaire est affecté au 11e RAMa de La Lande d’Ouée, à l’époque seul régiment d’artillerie entièrement professionnalisé.

Quand éclate la guerre du Golfe, le régiment achève sa montée en puissance, il est équipé d’un système d’automatisation des tirs moderne et performant (le système ATILA) ainsi que de nouveaux canons tractés (TRF1). Pour le capitaine Gagnaire, alors commandant d’unité, ce départ est un moment d’une intensité incomparable qui dépasse ses rêves d’aventure. Partir ainsi à la tête de sa batterie, derrière son chef de corps et l’étendard du régiment est un moment de grande émotion. Il n’en est pas moins conscient de sa lourde responsabilité envers ses hommes et de l’importance de la tâche à accomplir: réaliser des actes et des savoirs faire tactiques qui vont engager la valeur des appuis « sol-sol » de toute la division. Pour la dernière fois, un régiment d’artillerie français au complet sera engagé pour tenir sa mission d’appui.

L’opération Daguet constitue ainsi une occasion unique de restituer tout ce à quoi le capitaine Gagnaire s’est préparé depuis quinze ans, moralement, tactiquement et humainement. Vingt ans après, il partage avec ceux qui ont vécu cette fantastique aventure humaine la légitime fierté d’avoir servi dans un contexte inhabituel et la certitude d’avoir accompli son devoir dans la tradition des troupes de Marine.