C’est à l’adolescence que Jean-Marc Imbault se passionne pour l’aéronautique. Déterminé à devenir pilote, il entre en seconde au Prytanée militaire. Il y découvre l’armée de Terre et s’oriente vers le concours d’entrée à Saint-Cyr. Son objectif est de pouvoir à l’issue choisir les troupes de Marine, pour servir outre-mer. À son choix initial, il ajoute la spécialité « Artillerie » et l’option « ALAT ».
En 1987, breveté pilote d’hélicoptère dans l’aviation légère de l’armée de Terre, le lieutenant Imbault opte pour la filière « hélicoptères de manœuvre ». Trois ans plus tard, il effectue son premier séjour outre-mer en qualité de chef de patrouille et officier opérations sur la base aéronavale de Tontouta, en Nouvelle-Calédonie. À tout juste 29 ans, il aspire naturellement à une carrière au sein des unités de combat.
La participation à la guerre du Golfe, avec la projection outre-mer à bord du TCD Foudre et le déploiement dans le désert en vue d’une manœuvre offensive, constitue pour lui le prolongement d’une préparation de plusieurs années. Durant le conflit, le capitaine Imbault est commandant de bord sur SA 330 Puma, chef de patrouille et adjoint à l’une des deux escadrilles d’hélicoptères de manœuvre du 1er RHC-Daguet.
Si l’expérience le marque et le rend plus humain, c’est aussi que les adieux faits aux siens à l’heure de la séparation n’ont rien de superficiels: comme tous les combattants, les pilotes doivent vivre sous la menace constante des missiles Scud et du danger chimique. En vol, ils peuvent de plus être confrontés aux armes anti-aériennes.
Les exigences opérationnelles contraignent les équipages à un rythme de vie particulier. Outre le fait qu’ils dorment sur des civières, à l’intérieur de leurs hélicoptères Puma, ils doivent être prêts à décoller dès l’aube pour quitter la zone en cas d’alerte Scud. La visite avant vol s’effectue donc aux premières lueurs du jour et apporte à la mission une touche de poésie inattendue. Au mois de février, alors que la température nocturne descend en dessous de 0°C, il se forme parfois une mince couche de givre qui donne au désert une couleur blanche. Et certains matins, quand après une averse de petites pousses ont surgit çà et là dans le sable, c’est d’une fine pellicule émeraude que semble recouvert le désert. Autres visions paisibles qui ont marqué la mémoire du colonel Imbault, les marques laissées autour de son Puma par les visiteurs de la nuit: lézards, serpents, oiseaux et renards des sables.