Quand Edmond Blatt s’engage au 1er RPIMa de Bayonne, en novembre 1969, il a 18 ans, un goût prononcé pour l’action, un idéal élevé et une détermination inébranlable. De même que ses référents, son père, parachutiste du Génie, et le général Bigeard, il choisit de commencer sa carrière tout en bas de la hiérarchie. De simple soldat à lieutenant-colonel, Edmond Blatt aura toujours à cœur de privilégier l’action et de cultiver l’excellence professionnelle. Être le meilleur, physiquement et techniquement, moins pour faire carrière que pour défendre la patrie, la veuve et l’orphelin.
Fin 1970, à la sortie de l’École nationale des sous-officiers d’active de Saint-Maixent, le sergent Blatt choisit le génie parachutiste et rejoint le 17e régiment du génie aéroporté, à Castelsarrasin. Quelques mois plus tard, un accident de saut en parachute interrompt brutalement la carrière du jeune homme. Dix mois d’hôpital et une inaptitude physique définitive auraient pu mettre un terme à ses ambitions s’il n’avait été doté d’une volonté particulièrement forte.
En 1974, après trois années passées à Besançon, au 19e régiment du génie, le sergent Blatt est revenu à un niveau physique qui lui permet de réintégrer les parachutistes. Titulaire des qualifications et de l’expertise du génie parachutiste dans les domaines « combat, mines et explosifs », toujours à la recherche de l’excellence, il prépare l’école des officiers des armes. En parallèle, il continue à se perfectionner dans les techniques aéroportées en passant les brevets de moniteur parachutiste et de chuteur opérationnel.
Affecté à nouveau au 17e RGP de Montauban, le lieutenant Blatt y tient la fonction de chef de la Section de recherche et d’actions spécialisées (SRAS) composée des CRAP (commandos de recherche et d’actions dans la profondeur), à l’origine des commandos parachutistes (CP).
Rwanda, Centrafrique, Kosovo, Sahara occidental, Côte-d’Ivoire…Edmond Blatt multiplie les opérations extérieures et les expériences professionnelles.
Quand la guerre du Golfe est déclenchée, le capitaine Blatt est désigné pour investir Koweït-City avec sa compagnie et effectuer le combat en localité. Celui-ci n’aura heureusement pas lieu. Cette opération lui procure toutefois un sentiment de sérénité quant à sa capacité de commander en action. Il en retire également la conviction que l’entraînement, le savoir-faire et la compétence permettent d’être à la hauteur des événements.
Vingt ans plus tard, le lieutenant-colonel Blatt garde de la grande aventure de la division Daguet le souvenir d’une expérience unique, passionnante et enrichissante.