Biographie d'Yves Pellicot

À partir du mois d’août 1990, la France envoie en Arabie Saoudite une importante force aéroterrestre. La loi dite TRAMIN est alors appliquée: elle permet d’imposer aux armateurs de nationalité française (ou étrangers mais de navires battant pavillon français) d’assurer un transport maritime d’intérêt national.

Pour mener à bien le transfert de la division Daguet, la Marine nationale affrète 23 bâtiments civils, dont l’Atlas qui effectue cinq rotations, l’Île de la Réunion et le Tchékhov qui en font trois. Une vingtaine d’autres bâtiments font une seule rotation, exceptionnellement deux. La Marine nationale procède à plusieurs transports de matériels avec les TCD Foudre et Ouragan.

Plus de cinquante rotations de navires marchands et militaires sont effectuées pour transporter 75 000 tonnes de matériel et près de 10 000 hommes. Les bâtiments sont escortés jusqu’à la mer Rouge par l’escadre de la Méditerranée composée d’Aviso comme le D’Estienne d’Orves, le Drogou, le QM Anquetil ou le Commandant de Pimodan. Le relais est ensuite pris par des navires dépendant de Djibouti, des forces de l’UEO ou des armées américaine et saoudienne.

Capitaine au long-cours, Yves Pellicot a 53 ans au moment de la guerre du Golfe. Il commande alors le paquebot transbordeur Danielle Casanova, de la Société nationale Corse Méditerranée. À cette époque, c’est l’un des plus modernes et performants d’Europe.

Cet épisode n’a pas imprimé de tournant particulier au parcours professionnel d’Yves Pellicot. Vingt ans après, il demeure cependant extrêmement fier d’avoir participé au transport des troupes, mission qui a prouvé tout l’intérêt qu’il y avait à conserver une marine marchande sous pavillon national.

Depuis 2006, l’armée française dispose de bâtiments de projection et de commandement (BPC Mistral, Tonnerre et bientôt Dixmude) qui permettent de projeter des forces par voie aérienne et maritime ainsi que de porter assistance aux populations civiles. Ils combinent les fonctions de porte-hélicoptères, d’hôpital, de transport de troupes et de mise en œuvre de moyens d’assaut amphibie. Les opérations de projection des forces y sont conduites depuis un poste de commandement embarqué.