Maurice Schmitt a 18 ans quand il choisit le métier de son père, celui des armes. Il sera militaire, également, parce qu’il fut le jeune témoin de l’occupation de la France par une armée étrangère. Et il rejoindra les troupes coloniales parce qu’enfant il a connu la vie outre-mer et garde depuis les yeux tournés vers le large. Un père militaire, ancien combattant et résistant, une mère dénoncée et arrêtée pour faits de résistance: plus qu’une tradition militaire, la famille cultive une haute idée de la patrie et de la loyauté.
Maurice Schmitt intègre l’école militaire de Saint-Cyr en 1948. Sa promotion porte le nom du général Frère, initiateur de la devise « J’obéis d’amitié » qui l’inspirera durablement. Au mois de septembre 1950, il rejoint l’école d’application de l’artillerie, en Allemagne. De même qu’à Coëtquidan, l’enseignement y est essentiellement inspiré des expériences de la Seconde Guerre mondiale et prépare peu les jeunes officiers au conflit qui les attend.
Pendant la guerre d’Indochine, le lieutenant Maurice Schmitt sert au 3e groupe du 4e RAC, dans le sud du Tonkin. Volontaire pour sauter sur le camp retranché de Diên Biên Phu, il est fait prisonnier et libéré quelques mois plus tard. À 26 ans à peine, Maurice Schmitt est fait chevalier de la Légion d’honneur. Il sera officier de la Légion d’honneur à 29 ans.
Fin avril 1957, il rejoint en Algérie le 3e régiment de parachutistes coloniaux commandé par le lieutenant-colonel Bigeard, auprès duquel il a été observateur d’artillerie au Tonkin. Affecté à la compagnie d’appui, le capitaine Schmitt en prend le commandement le 1er mai 1958. Il s’y distingue par son courage et son sens de la manoeuvre.
La suite de son parcours militaire se déroule dans une armée en pleine transformation; il alterne les séjours outre-mer, l’enseignement militaire supérieur et le temps de troupe. Le colonel Schmitt est chef de corps du 8e RPIMa de 1975 à 1977, puis il passe une année à l’IHEDN, où il est auditeur, avant d’être nommé chef d’état-major de la 1re armée.
En août 1981, le général Schmitt prend le commandement de la 11e DP, à Toulouse. Deux ans plus tard, il rejoint Paris comme major général de l’armée de Terre. En 1985, il devient CEMAT, et CEMA en 1987.
Pendant la guerre du Golfe, alors qu’il doit normalement quitter ses fonctions le 23 janvier 1991, le président de la République le maintient à son poste.
La guerre terminée, il fera ses adieux aux armes dans la cour des Invalides. Il sera ensuite, jusqu’en 1996, gouverneur des Invalides. Parallèlement, il fait partie de la commission chargée de rédiger le livre blanc sur la Défense et administrateur de l’IFRI (Institut français des relations internationales). Après en avoir été un des fondateurs, il reste membre d’Eurodéfense; il est également président d’honneur de l’association nationale des décorés de la Légion d’honneur au péril de leur vie.
Le général Schmitt est l’auteur de 4 livres.
En 1990, il a été élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur.