Jean Bousquet a vu le jour à Nîmes, en 1932, juste en face du quartier Vallongue qui doit son nom à un général de brigade natif de la région.
Jusqu’à l’âge de 10 ans, le jeune garçon peut donc observer quotidiennement les soldats du régiment d’artillerie coloniale qui y tient garnison. Il perçoit déjà la chose militaire d’assez près: son père a fait la Grande Guerre dans la Marine, c’est un des soixante-dix survivants du cuirassé français Le Bouvet coulé par une mine dans les Dardanelles, en 1915, avec 500 marins à bord. Quant à son frère aîné, engagé dans la Marine à Toulon en 1940, il a embarqué sur l’Émile Bertin et y restera affecté jusqu’au débarquement en France, en 1944.
Adolescent, Jean Bousquet s’oriente vers la confection et fait des études de maître-tailleur. Quand vient l’heure du service militaire, il l’effectue à la base aérienne de Nîmes. Il est rappelé pour servir en Algérie. À son retour, il s’installe à Paris, dans une chambre de bonne, et y crée la marque Cacharel. En vingt ans, le succès est mondial.
Jean Bousquet reste toutefois très attaché à la ville de Nîmes, où il retrouve régulièrement ses amis, notamment lors de la féria. En 1982, ils lui suggèrent de se présenter aux élections municipales. Élu maire, il fera deux mandats successifs. Dans le même temps, très intéressé par la politique, il sera élu député à l’Assemblée Nationale. Il y fera également deux mandats.
En 1983, le 2e REI s’installe à Nîmes, depuis longtemps ville de garnison, dans le quartier Colonel de Chabrière, anciennement quartier Vallongue. Quand éclate la guerre du Golfe, les Nîmois se sentent d’autant plus concernés que, deux ans plus tôt, les légionnaires du 2e REI sont venus à leur rescousse lors d’importantes inondations. Deux jours avant le départ du régiment, Jean Bousquet rencontre le colonel Derville qui lui présente ses hommes et leurs matériels. Il est impressionné par le mélange de tension et d’extrême précision qui se dégage des préparatifs en cours.
Durant tout le conflit, la ville contribue au soutien des soldats et de leurs familles. Si le départ s’est déroulé dans la discrétion du petit jour, le retour est une véritable fête et l’accueil des Nîmois particulièrement chaleureux.
Deux ans plus tard, une Place de la Division Daguet est inaugurée à Nîmes en présence des généraux Mouscardès et Janvier. Dans son allocution, ce dernier rappelle l’exceptionnel courant de sympathie et de solidarité qui s’est développé dans la population et amplifié aux heures graves de l’engagement offensif.